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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 21:04

Ça y est. Nouveau mois de septembre ; nouvelle rentrée des classes ; nouvelles retrouvailles après deux mois de vacances, d'amusements, de glandages et de matage de films (comment ça c'est la même chose ?) Or, de ces vacances estivales de 2010, mes charmants chérubins n'auront retenu au cinéma qu'une seule chose : les mawashis pleine face de Karate Kid… Je les comprends en même temps. A leur âge je m'extasiais déjà devant Sidekicks où le vieillissant Chuck Norris apprenait à un jeune blondinet un peu rêveur à se faire respecter des gros brutos de sa classe à grands coups de tatanes dans la tronche (comment ça c'est la même chose ?). Bon – c'est sûr – en le revoyant après coup ce Sidekicks, j'ai vite repris conscience qu'étant jeune, moi-même je ne dépassais que très rarement le stade du « moi j'aime que les frites et le ketchup », et qu'à ce titre je serais fort mal placé pour reprocher à mes charmantes têtes blondes de s'être extasiées devant le moutard du prince de Bel Air qui se la joue devant la caméra à faire des low kicks balayette... Alors du coup, pourquoi se fustiger ? Quand on est jeune on ne soucie guère de ce genre de choses, et on est bien content de se manger son petit lot de teen movies même si c'est parfois pour s'en cacher… Du coup, comment en vouloir aussi à nos chers amis d'Outre-Atlantique, qui n'ont jamais perdu le sens des affaires, de nous pondre assez régulièrement des énièmes clones Sidekicks ou autres Karate Kid ?… Presque pourrait-on aller jusqu'à féliciter ce Karate Kid là, celui de 2010, puisqu'au moins lui sait rendre hommage à celui qui a su populariser ce genre d'histoires : LE Karate Kid – le vrai, l'original – avec les désormais légendaires Ralph Macchio et Pat Morita. 25 ans ont passé et les choses restent les mêmes : une bonne vieille constante culturelle pour la jeunesse, presque une tradition des nouveaux temps, gage de stabilité et de perpétuation d'un état d'esprit immuable et éternel… Ah – soupir ! – Nostalgie, quand tu nous tiens…

     

Et pourtant… Croire que ce Karate Kid là est un hommage, une perpétuation, de l'esprit innocent et un brin naïf des années 1980, c'est bien se mettre le doigt dans l'œil. Au contraire, j'avoue même avoir été saisi. Face à cette version de 2010 les bras m'en sont tombés. Pas que je sois un puriste de l'original, d'ailleurs le rapport entre les deux films ne m'intéressait que très peu, mais l'état d'esprit sous-jacent qui est présent dans cette mouture toute fraîche n'a pu que m'interpeller. A partir du principe que ces teen movies cherchent à reconstituer une sorte d'univers fantasmé et représentatif du monde dans lequel les ados vivent, je me suis dit que le fantasme évoqué dans ce Karate Kid me faisait froid dans le dos… Mais bon – surprise ! – la critique encense et le public se satisfait. Personne ne semble s'apercevoir de ce qu'augure ostensiblement ce film qui se veut pourtant si innocent. Alors, après tout, peut-être serait-ce à moi de me remettre en question : pourquoi voir dans un teen-age movie autre chose que ce qu'il entend vendre : du rêve, de la réponse à des frustrations, des fantasmes ? C'est vrai, je le concède, le teen movie n'affiche jamais la prétention de transmettre des messages ou bien d'ensorceler les masses : il veut juste coller au plus prêt à l'état d'esprit du moment afin de rencontrer le succès le plus large possible. Où est le mal ? Seulement voilà : c'est justement là que le bas blesse. Ce n'est pas vraiment ce Karate Kid qui me dérange en lui-même, mais bien l'état d'esprit de notre société qu'il pense traduire ou, pire encore, qu'il traduit vraiment. Vous ne voyez pas de quoi je veux parler ? Vous ne pensez pas qu'un simple film avec si peu de prétention peut révéler les grands tournants culturels et idéologiques de notre époque ? Si c'est le cas alors prenez juste le temps de lire ce qui va suivre : prenez le temps de regarder les films de mass-culture autrement. Ceux qui ont vu le film comme ceux qui l'ont ignoré sont invités, à condition bien sûr de ne pas avoir peur de se voir révéler la trame du film, bien que celle soit totalement classique et prévisible…

 

 

 

Le rêve américain, l'Amérique en moins…

 

 Que comprendre d'autres quand un film récent reprend le titre d'un film plus ancien ? Karate Kid 2010 peut-il être perçu autrement que comme une « mise à jour » du Karate Kid 1984 ? Certes, c'est difficile, surtout quand on voit le nombre incroyable de similitudes. Finalement, que racontait l'original ? Un jeune enfant un peu timide, Daniel, incarné par Ralph Macchio, ne se sent pas à sa place dans sa classe, dans son monde… Ce qui devait lui servir de base pour affronter la vie semble cassé, insuffisant… Il n'arrive pas à affirmer sa personne dans ce monde où pourtant l'individu est roi. Seulement voilà, le hasard des rencontres fait que le jeune Daniel va rencontrer un vieil homme originaire du pays du soleil levant – caricature du sensei – qui va l'ouvrir à une culture que l'Amérique a encore du mal à assimiler parce qu'elle effraie : la culture japonaise. Dans les années 1980, le Japonais c'était encore l'ennemi d'hier pour nos chers Américains, celui qui effrayait un peu. Malgré tout, les Japonais montraient alors que, depuis qu'ils avaient assimilé les bons vieux principes et les bonnes vieilles valeurs de l'Oncle Sam, ils étaient sur le point de surpasser leur maître à leur propre jeu. Face à ce vieux Japonais, incarné par l'inégalable Pat Morita, le jeune Daniel adopte une posture d'ouverture puisqu'il nous apprend que, à partir du moment où d'autres ont su se surpasser en apprenant des Américains, les Américains pourraient sûrement aussi s'élever s'ils s'ouvraient à leur tout à la culture des autres, Ainsi, c'est en sachant assimiler cette richesse culturelle dormante que sont les Etats-Unis que le jeune Daniel en vient – à son tour – à surpasser ses adversaires qui, eux, se contentaient de faire reposer leur supériorité sur les bases classiques et traditionnelles de la puissance américaine. Finalement, sur ces points, la version 2010 de Karate Kid est assez fidèle à l'ancienne. Le jeune italo-américain est remplacé par un afro-américain comme on aime à les appeler là-bas, quand au Japon tant craint et admiré dans les années 1980, il est remplacé par le nouveau prétendant au trône du moment : la Chine populaire. C'est un simple changement de forme qui s'explique par un changement d'époque pourrait-on se dire… Pourquoi donc jeter la pierre à la nouvelle mouture alors qu'il faudrait épargner son aîné ? C'est que, malgré tout, quelques autres modifications ont été apportées, et que ces quelques choix, qui peuvent sembler relever du détail, ont de quoi interpeller si on prend le temps d'y prêter attention.

  

Ralph Macchio et Noriyaki Pat Morita dans la version de 1984 (à gauche), remplacés par Jaden Smith et Jackie Chan en 2010 (à droite).

 

Tout d'abord, et ce fut ma première grande surprise, voilà que notre cher Karate Kid décide, en 2010, de s'expatrier. Adieu la recherche des subtilités du melting pot, on quitte carrément le territoire national pour découvrir sur place le nouveau prince appelé à devenir roi : destination la Chine populaire. Il peut paraître saugrenu de continuer à appeler un film Karate Kid quand il s'agit désormais d'apprendre le kung-fu, mais après tout, nos amis Américains ne vont pas s'arrêter à ce genre de détail et nous non plus d'ailleurs. Après tout, on pourrait presque excuser le choix de Columbia Pictures d'opérer ce changement : avec le tassement de l'essor japonais et l'essor impressionnant d'un rival qui se dit encore communiste, on pourrait presque juger cette modification comme étant pertinente afin de coller à l'esprit de méfiance/fascination qui collait au Japon au temps du premier Karate Kid. Mais pourquoi s'expatrier ? La communauté chinoise dépasse en nombre la communauté japonaise aux Etats-Unis et il était aisé de faire se rencontrer les deux cultures sans avoir à quitter le territoire américain. Quand on connaît la propension qu'ont les Américains à se voir comme le centre du monde (quelle invasion extra-terrestre a épargné le pauvre Oncle Sam ?) et la crainte qu'ont les studios d'effrayer le public par trop d'exotisme et de sous-titres, il m'a semblé que ce changement n'était pas si anecdotique que cela. Cela relèverait presque de la révolution culturelle ! Alors certes, on pourrait voir cela comme une évolution positive ; un signe d'ouverture justement… Pourtant, la réalité c'est que ce déménagement est surtout le signe d'une réadaptation à l'ordre de son temps.

 

Dans les années 1980, le Japon avait tiré un trait sur son passé totalitaire et avait accepté, afin de faire bonne figure suite à sa défaite face au géant américain, de troquer katanas et geishas en faveur des costumes trois pièces, du rock n'roll et des grands buildings à l'américaine. Bien que laissant présager dans les années 1980 d'une supériorité future, c'était tout de même bien le Japon qui s'était plié à l'american way of life et non l'inverse. En se déplaçant en Chine, la version de 2010 laisse suggérer que le rapport d'influence est inverse. Certes, on dit que la Chine a adopté le capitalisme comme les Etats-Unis ont adopté les nouilles, il n'en reste pas moins que ce nouveau prétendant n'a pas officiellement rejeté son patrimoine communiste, et qu'il affirme aujourd'hui appuyer ses prouesses économiques sur des valeurs ancestrales 100% chinoises. Ainsi, ne serait-ce que par cet exil symbolique, Karate Kid semble déjà reconnaître une supériorité de fait du modèle chinois face au modèle américain. Le berceau de la modernité n'est plus la glorieuse patrie de l'Oncle Sam : la « place to be » du XXIe siècle sera chinoise, et c'est se plier à cet état de fait que de faire tout de suite immigrer le pauvre Dre vers l'empire du milieu. Presque symboliquement d'ailleurs, le réalisateur Harald Zwart introduit son film avec son personnage principal regardant la maison qui l'a vu grandir mais qu'il doit quitter pour grandir encore. Si l'individu du XXe siècle naissait nécessairement aux Etats-Unis dans l'imaginaire américain des dernières années, Karate Kid amorce un premier tournant (sera-t-il suivi ?), celui qui consiste à dire que l'individu du XXIe siècle aura plus de chance de venir de Chine que des Etats-Unis. C'est l'ère du temps qu'il faut savoir accepter. Alors soit : que le karaté devienne le Kung-fu, que maître Miyagi devienne Jackie Chan, et que les immigrés qui cherchent du travail pas cher ne soient plus les Asiatiques mais des Américains, quoi de plus logique finalement ? C'est bien là l'ordre des choses à en croire ce que tout le monde nous dit ça et là. Après tout, l'Amérique s'est construite sur des croyances comme celles de la main invisible, celle du darwinisme social qui sélectionne les plus forts, comment pourrait-elle dès lors renier le modèle chinois qui lui aussi base tout son modèle de société sur le sacrifice de l'individu au profit de la performance collective ?

 

Mais bon… OK, pourriez-vous dire, il est vrai que la période retranscrite dans Karate Kid 2010 est moins reluisante et flatteuse pour le genre humain que celle mise en valeur dans les années 1980 ; mais à qui la faute ? Est-ce le film qu'il faut blâmer ou la période ? Après tout, il est vrai, le film d'Harald Zwart ne fait que coller à sa réalité, correspondre à son époque. C'est aussi cela un film de mass-culture, qui plus est un teen movie : c'est chercher à s'insérer dans l'esprit de son temps pour que le plus grand nombre s'y retrouve… Puisqu'un teen age movie doit vendre du rêve, continuons de vendre du rêve américain, même s'il ne vit plus en Amérique ! Alors, de ce point de vue là, oui : Karate Kid ne serait finalement pas blâmable ; il serait une simple adaptation de l'original à son époque. Mais seulement voilà, Karate Kid ne s'arrête pas là. S'insérer dans son temps est une chose ; s'y complaire en est une autre ; la promouvoir encore davantage. Or, ce qui m'a choqué dans ce Karaté Kid, c'est que le film fait bien plus qu'accepter une situation de fait. A bien regarder et écouter ce Karate Kid, on apprendra qu'en Chine, les glaces sont meilleures, le respect de la personne humaine y est bien plus développé, les performances de chacun sont décuplées… Et si vous n'êtes pas convaincu, alors vous n'êtes qu'un gamin qui n'accepte pas de s'adapter à autre culture que la sienne, même si elle est moins bien. Oui, spectateur méfiant, vous êtes Dre : l'enfant qui refuse de faire l'effort de s'ouvrir à cette vérité que pourtant sa mère lui assène. C'est que vous n'êtes pas assez discipliné, vous avez encore la mauvaise attitude… Mais, comme Dre, le personnage auquel vous devez vous identifier, vous gagnerez à vous ouvrir au message chinois. Cela peut paraître surprenant mais pourtant c'est un fait, Karate Kid n'est pas un simple spectateur de son temps, il est plus que cela : il est carrément un relais du nouveau message qu'envoie la Chine au monde entier, un message vantant les mérites de la soumission, de l'obéissance et de la résignation. Hollywood, outil phare pour vanter les mérites de la superpuissance américaine, désormais diffuseur de la propagande chinoise ? Si vous n'y croyez pas, lisez la suite…

 

 

 

Quand Hollywood devient le Goebells de l'oncle Hu…

 

 Hu Jintao, le président de la Chine populaire, n'aurait finalement jamais rêvé mieux : son grand bluff (pour reprendre l'expression de Thierry Wolton) a marché : toute cette énergie dépensée à enfumer sa propre population ainsi que les puissances occidentales n'a finalement pas été vaine car voilà maintenant que – ô comble de l'ironie – c'est l'adversaire américain qui la reprend à ses frais : désormais, Hollywood a amorcé cette démarche de sous-traitance qui consiste à relayer le message chinois, presque inconsciemment. Cette ironie en deviendrait presque risible si elle ne se faisait pas au détriment du genre humain. Il aura finalement suffit d'une belle mascarade olympique pour faire tout basculer… Déjà le 2012 de Roland Emmerich avait ouvert le chemin, intégrant la Chine dans son grand scénario catastrophe. Dans la mouvance des efforts déployés pour la préparation des J.O., que toutes les chaînes du monde magnifiaient alors, Emmerich avait alors fait des Chinois les architectes des arches sensés nous sauver (ou du moins sauver les plus riches car – rappelez-vous – seuls les riches avaient droit au salut dans le monde merveilleux de Roland Emmerich). Ainsi reléguait-on déjà dans ce blockbuster, l'image véhiculée par le régime d'une Chine à la richesse, à la discipline, et au savoir-faire inégalés. Mais 2012 n'était finalement qu'un prémisse à côté de ce qu'est Karate Kid. Car oui, bien loin d'être relégué au rang de simple détail, ici le message chinois développé lors des Jeux Olympiques est repris point par point dans cette mouture 2010 des aventures du jeune Daniel LaRusso : il constitue même toute la colonne vertébrale du film. Le pire, c'est que ce n'était sûrement pas l'ambition première d'Harald Zwart, le réalisateur de ce film, de devenir le porte-parole de la propagande officielle chinoise. Seulement voilà, si le cinéaste est sûrement très savant sur le plan de la technique, il est peut-être aussi un peu ignorant des grands enjeux de notre civilisation et s'est donc ainsi certainement laissé envoûter par l'efficacité de la communication chinoise sans en saisir la réelle portée. D'ailleurs, vous aussi vous restez sceptique sur le caractère idéologique de ce Karate Kid ? Qu'à cela ne tienne, un débriefing va tout remettre en évidence…...

                      

Tout d'abord, pourquoi avoir automatiquement associer le message du film avec la communication faite par la Chine lors des J.O. ? C'est tout simplement parce que – et vous allez vite céder face au poids de l'évidence – le film Karate Kid poursuit au travers de son intrigue toutes les étapes du parcours touristique destiné aux étrangers venus assister à cette compétition sportive. Il y a d'ailleurs fort à parier que l'ami Harald Zwart, son scénariste, ou bien le producteur exécutif de ce Karate Kid (ou les trois) ont découvert la Chine lors des J.O. et que, comme tout à chacun, ils se sont fait happer par les efforts financiers considérables qu'a concédé le régime à dépenser pour une œuvre propagandiste qu'on osait plus mener depuis le temps de ce bon vieux Adolf… aux Jeux Olympiques de 1936 justement. Le film déjà, pour commencer, se passe exclusivement à Pékin sur toute sa première moitié. On en sort jamais et, comme tous les touristes étrangers, on suit bêtement les chemins et secteurs aménagés pour nous accueillir : aéroports flambants neufs, route qui nous montre ostensiblement la tour CCTV, orgueil de la capitale chinoise – et bien évidemment le stade olympique ! – pour finir dans un quartier d'hôtels réservés pour les Occidentaux. Ce qu'on voit de la ville ? Les traditionnels pièges à touristes : les démonstrations de papys qui font du yoga et que vous ne retrouverez EXCLUSIVEMENT que dans ces quartiers là, la Cité interdite (miraculeusement vide de tout monde) et bien évidemment quelques quartiers de « hutongs », les maisons traditionnelles chinoises, préservés in extremis des promoteurs chinois pour des raisons purement touristiques. En effet, la plupart de ces quartiers devaient être rasés en prévision des J.O. afin de donner l'image d'une Chine moderne et propre. Puis, quand les médias occidentaux ont pris cette nouvelle comme la perte d'une image d'Epinal à laquelle ils sont restés attachés, le régime a coupé la poire en deux et s'est adapté à la demande occidentale. Cité interdite, site olympique, quartiers riches, tout y est pour faire la carte postale de la Chine (d'ailleurs on passe une heure à ça pour au final oublier l'initiation du jeune Dre au kung-fu), mais cette carte postale serait incomplète si le film n'y incorporait pas quelques éléments extérieurs à Pékin auquel on assimile là Chine. Et c'est là que ce Karate Kid devient particulièrement risible…

Il faut savoir que se déplacer en Chine relève d'un véritable casse-tête, et pas seulement que pour les Occidentaux. La République populaire de Chine est en effet la proie à des flux impressionnants d'immigration illégale au sein de son territoire, et cela de la part de sa propre population ! En effet, beaucoup ignorent trop souvent que la Chine en plein développement que l'on vend aujourd'hui dans tous les médias du monde n'est en fait une réalité que pour une fine bande de provinces côtières, les seules à être autorisée à recevoir des capitaux et des voyageurs occidentaux. Le reste du pays est quand à lui laissé à l'écart du progrès et se retrouve simplement en situation de pure exploitation au profit des provinces côtières. Ce modèle rappelle d'ailleurs le principe de la colonisation, sauf qu'ici ce sont des Chinois qui exploitent d'autres Chinois. On peut donc aisément comprendre que, afin d'éviter que les 70% de la population laissés pour compte se déversent dans les régions qui se développent, le régime a instauré un système très contraignant de déplacement entre les provinces. Ainsi, à moins d'obtenir un fameux « hukou », il est quasiment interdit de sortir de la province ou vous vous trouvez. Ainsi, je n'ai pu m'empêcher de sourire en voyant le bon vieux maître Han, interprété par Jackie Chan, emmener en bus le petit Dre pour aller voir un temple dans l'intérieur des terres – et cela en laissant suggérer que le choix ne relève que du traumastime de Han lié à son accident de voiture ! – alors qu'en fait, le bus est le seul moyen de déplacement possible en dehors des provinces côtières, car l'usage de voitures pour un touriste offrirait trop de libertés, lui laissant l'opportunité de sortir des sentiers balisés et pensés par le régime chinois. Alors forcément, elle est belle la campagne chinoise quand c'est pour la voir à travers des vitres du bus à touristes.

D'ailleurs, on pourrait presque se demander si maître Han n'est pas plus guide touristique que maître d'arts martiaux : puisque les deux sites visités en dehors de Pékin sont ceux que l'on retrouvera dans tous les programmes d'agences de voyages : pour une raison bien simple d'ailleurs, ce sont quasiment les seuls sites ouverts aux touristes étrangers. Ainsi nous offrira-t-on une visite dans ce fameux temple Shaolin transformé aujourd'hui en magnifique parc à thèmes dans lequel les moines monnayent tout jusqu'à la moindre démonstration de méditation (d'ailleurs – super effet spécial ! – il n'y a pas un chat dans ce temple qui en réalité est blindé de monde). Mais surtout, et c'était indispensable pour l'entraînement du jeune Dre, il fallait faire quelques exercices sur cette bonne vieille muraille de Chine ! Bah voyons ! Il ne manquait plus que la petite balade en bateau dans la vallée des trois gorges et on avait tout fait. Etonnant d'ailleurs que Harald Zwart ait résisté à la tentation de faire une vieille analogie à la Bruce Lee sur la puissance de l'eau sur fond de grand barrage. Alors malgré tout, je vous vois venir, vous allez me dire que faire de la « carte postale », voire de la publicité à vocation touristique, et faire de la propagande idéologique et politique, c'est deux choses différentes. Sur ce point d'ailleurs, vous auriez bien raison de le penser. Enjoliver pour faire rêver, après tout où est le mal ? Tous les films qui se passent en Chine doivent-ils automatiquement montrer la misère chinoise sous peine de se faire taxer de fieffé propagandiste à la solde de l'empire du Mal ? Certes, vous auriez bien raison de vous contenter de si peu. C'est pour cela que je ne m'arrête pas en si bon chemin. Vous allez voir que cette vision idyllique de la Chine n'est pas qu'une question d'image, c'est aussi une question d'idée. Si on placarde à ce point cette image de la Chine moderne et reposant sur une dynamique ancestrale depuis les J.O., c'est parce qu'elle est le faire-valoir d'une idéologie qui pose le modèle politique chinois comme un modèle d'avenir, un modèle à suivre, et surtout, un modèle à ne pas discuter. Tout est connecté, il suffit de suivre le déroulement de l'intrigue pour s'en convaincre…

 

 

Une nouvelle époque, un nouveau pays, un nouveau message : « s'adapter ou mourir »

 

 C'est qu'il y a une morale, un message, dans ce nouveau Karate Kid ! Tous les films de mass-culture en ont d'ailleurs une, et elle est rarement bien compliquée et originale. Ce film n'échappe pas à la règle, mais si le contenant n'a pas changé, le contenu diffère néanmoins de ce à quoi l'Amérique nous avait habitué. Pour ce qui est de ce Karate Kid, c'est clairement sur le principe du parcours initiatique que le film entend se bâtir. Le héros – ici Dre – est présenté initialement comme un individu mal dans sa peau, mal dans son monde, mais une péripétie va lui permettre d'évoluer et de surmonter son problème. Face à ce genre d'histoire, le spectateur est sensé ressentir du plaisir en s'identifiant à l'épanouissement du héros. Pour ce qui est de ce Karate Kid, le mal-être du héros provient d'un déménagement que la circonstance impose. Sa mère est seule, le travail aux Etats-Unis fout le camp, les piliers du pays s'effritent et Dre en est l'involontaire victime collatérale. Le sort à voulu que Dre et sa mère recherchent leur second souffle dans le nouveau pays où tout est possible. Comme le Japon d'hier, la Chine surprend par son dynamisme, la Chine étonne par sa vitalité, mais la Chine reste un pays qui demeure mystérieux, et c'est de la découverte de l'essence de ce pays dans l'air du temps qu'il se pourrait bien qu'une renaissance soit possible. La mère de Dre – figure bienveillante – l'a bien compris et incite son fils à saisir cette nouvelle chance et à s'ouvrir à ce pays dont on a tant à apprendre. Mais, aussi rigoureux qu'un raisonnement par l'absurde, Dre doit d'abord commencer à vouloir reproduire son modèle américain en Chine pour constater que celui-ci est totalement dépassé. Ainsi, Dre est-il présenté au travers de toutes les caricatures de l'individu américain type lors de son arrivée en Chine : il roule des mécaniques, montre ses aptitudes personnelles au travers de danses et de paroles bien senties, bref il valorise son individu. Seulement voilà, première leçon que doit apprendre Dre, et il l'apprend lors de la scène dans le parc : l'individu en Chine n'est rien. Seul le groupe est fort. Ainsi Dre, à vouloir se valoriser individuellement, se prend une raclée par le groupe de garçons entraînés au kung-fu. L'épanouissement personnel et la valorisation de l'individu, c'est dépassé. La force est dans la cohérence au groupe, dans la capacité à fondre sa personnalité dans la volonté collective, bref, à effacer son individualité. Pour cela, Dre va providentiellement trouver un maître pour l'apprendre : maître Han, alias Jackie Chan.

L'individu n'est rien, s'affirmer est donc futile. Ce premier message que nous transmet le film apparaît comme évident à Dre lorsque celui-ci tombe nez à nez avec la démonstration ultime de la force du modèle totalitaire chinois. Paf ! Après une fuite, voilà que le jeune Dre tombe sur la solution à tous ses problèmes : des jeunes alignés comme des soldats, merveilleusement quadrillés et synchronisés dans leur action, tous en uniforme, accomplissant tous les mêmes gestes de kung-fu. Ils sont invincibles parce qu'ils appartiennent à une foule qui ne forme qu'un. Dans la masse, on est invincible. Vouloir s'en distinguer, c'est s'affaiblir. Seulement voilà, pour faire partie de cette masse, un entraînement s'impose. Or, l'exercice imposé par maître Han pour maîtriser le kung-fu est en lui-même très révélateur de la pensée politique chinoise. En effet, pour devenir un vrai disciple du kung-fu, Dre doit apprendre à ramasser sa veste et la poser sur un porte-manteau. La chose doit être répétée et répétée encore jusqu'à épuisement. Ceux qui ont vu l'ancien film ne s'en émouvront peut-être pas : Daniel ne devait-il pas peindre et repeindre la clôture de maître Miyagi ? Certes, il y a aussi un côté autoritaire et aliénant là-dedans, mais la valeur mise en valeur par cette scène était le travail. Miyagi montrait à Daniel que le travail n'est pas qu'une simple tâche aliénante si elle alimente un style de vie, si elle sert à perfectionner et à peaufiner les moindres actions et pensées de sa vie. C'était effectivement la pensée japonaise du moment. Dans la version de 2010, ce n'est plus le travail qui est mis en évidence, mais l'ordre et l'obéissance. Mettre sa veste sur un portemanteau, c'est obéir à une logique d'ordre. « Mets ta veste. Accroche ta veste. Ramasse là. » Obéir est la clef. Qui plus est, accrocher la veste ici répondait à une prise de liberté de Dre à l'égard de sa mère. En faisant accrocher la veste, on réaffirme l'idée d'obéissance à celui qui a autorité sur vous. Finalement Han est un petit peu à la mère ce que la Chine est aux Etats-Unis, elle leur rappelle qu'elle manque peut-être d'une autorité plus affirmée. Dre est au fond l'Amérique malade, celle qu'on a trop gâtée, et à qui il manque une vraie autorité paternelle, face à celle d'une mère est trop laxiste, dans le souci de bien faire. Celle du père est plus ferme certes, mais du coup plus efficace. Voilà ce qui manque à l'Occident, un vrai sens de l'autorité, un vrai sens du respect de la hiérarchie, un vrai sens de la soumission. Voilà le message de ce Karate Kid : deviens fort en te soumettant.

 

Mais la soumission n'est pas la seule clef de voûte de l'initiation de Dre, il s'agit aussi d'oublier la douleur, donc d'apprendre à encaisser. Quand il se blesse, maître Han utilise sa médecine chinoise (autre image d'Epinal) pour faire disparaître toute douleur et ainsi permettre au jeune homme de combattre à nouveau, oubliant ses blessures. Quand le jeune homme se plaint, une philosophie lui est offerte par son maître : « quand la vie te met à genoux, c'est à toi de décider entre rester à terre et se relever ». Ainsi Dre encaisse, et continue d'accomplir sa tâche sans penser à savoir pourquoi il souffre ni qui le fait souffrir. Les entraînements se multiplient, il encaisse, il ne pense plus à la douleur : il devient par conséquent invincible. C'est finalement comme cela que l'on devient heureux, que l'on trouve son équilibre : il s'agit de devenir un vrai petit Chinois. Finalement, le modèle à suivre, c'est la petite copine de Dre, Mei : cet aspect de la Chine si séduisant. Elle aimerait s'amuser, elle aimerait s'épanouir, et d'ailleurs Dre – en bon Américain qui est encore à ce moment là du film – va chercher à la dévergonder. Est-ce la délivrance ? Oh que non ! Ici ce n'est pas le pays libéral qui fait découvrir les vertus de la liberté au pays autoritaire, c'est le contraire. D'ailleurs, la tentative de Dre a failli faire échouer la jeune fille à son concours de violon, car si elle réussit malgré tout son audition, c'est en se focalisant sur l'enseignement de son maître chinois, et non sur celle de son compagnon de fortune. En effet, pour réussir, Mei s'est mise en mode automatique, elle a suivi les consignes sans réfléchir : et donc du coup sa musique a été parfaite. Le grand timonier aurait été présent dans la salle, il aurait applaudi face à l'expression pure de l'idéal communiste. En fin de compte, c'est même Dre qui vient s'excuser et reconnaître son erreur : « l'épanouissement ça craint ; l'autorité d'un père ne doit jamais être contestée ».  Les mots sacrés sont prononcés, Dre est désormais un vrai petit Chinois : tellement chinois que c'est lui qui réapprendra à son propre maître à redevenir un vrai Chinois à son tour. Car oui, maître Han est une épave dans ce film, et pourquoi ? Parce qu'il s'attache à une vieille voiture américaine, ce symbole de liberté qui l'a conduit tout droit dans le mur et l'a séparé de sa femme et de ses enfants. Grâce à Dre, il tire un trait définitif sur ce rêve américain, sur cette liberté qu'on nous a vendu est qui n'est qu'une fuite en avant qui nous fait perdre les vraies valeurs comme la famille ! Oui, le symbole est fort, mais il a le mérite d'être clair. L'homme fort est un homme qui se construit sur les vieilles valeurs chinoises, comme la Chine populaire se construit sur ses vieilles valeurs ancestrales d'autoritarisme et de soumission. C'est ici totalement correspondre au tournant opéré par la propagande du régime depuis une dizaine d'années, jouant de la fibre nationaliste plutôt que socialiste, comme la cérémonie d'ouverture des J.O. l'a démontrée. Dre, en cela incarne le symbole de ce tournant. Il est l'incarnation de la Chine forte, alors désormais il peut aller combattre et montrer la force qu'il tire de cette transformation intérieure.

  

Voir ce Karate Kid autrement que selon ce point de vue semble difficile. C'est que les récurrences d'un tel message doctrinal sont bien trop nombreuses pour permettre le doute, et le tournoi final ne fait que nous conforter dans cette vision. Certes, certains pourraient dire que c'est le gentil individu américain qui gagne à la fin, et cela contre toute une école d'élèves chinois endoctrinés à être indivisibles et conditionnés. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que « l'américanité » de Dre relève à ce moment là que de la simple apparence. En effet, il n'est plus tchatcheur, râleur, joueur comme il était au début ; désormais il est obéissant, discipliné, sans faille… Bref il a su devenir plus Chinois que les Chinois eux-mêmes. L'ensemble du tournoi démontre ce qu'est l'accomplissement de son parcours initiatique : il est méthodique, mécanique… Il gagne sans penser. Quand un élève de l'école adverse le blesse en demi-finale, Dre oublie la douleur, préfère avoir recours à des drogues et risquer d'avoir des séquelles à vie plutôt que d'abandonner. Il doit triompher quoi qu'il arrive. « Quand la vie te met à genoux, il t'appartient de rester à terre ou de te relever » : à comprendre, si la vie est dure : adapte-toi ou meurs ; marche ou crève… Dre préfère ainsi risquer sa santé pour gagner, la victoire devant passer avant tout le reste, y compris sa vie, et cela bien sûr sous les encouragements de sa mère (mais quelle mère peut cautionner un tel comportement ???) Ainsi, Dre triomphe en appliquant le modèle chinois en Chine, mieux encore que les Chinois eux-mêmes peuvent le faire. Morale de l'histoire : puisque la vie c'est « s'adapter ou mourir », il faut savoir reconnaître le plus fort, et se plier à ses règles pour survivre. Et pour encore mieux ancrer ce message dans les esprits, le film entérine son discours doctrinal par une illustration qui se veut sans ambigüité. Comme la logique de la vie c'est de savoir se plier à la loi du plus fort, les disciples de l'école perdante vont se ranger du côté de maître Han car ils ont pu constater qu'il était un meilleur maître que le leur. Ainsi, n'hésitent-ils pas à abandonner sans remords leurs anciennes valeurs pour donner allégeance à celles qui ont su montrer leur supériorité. Aujourd'hui, le plus fort c'est la Chine, sous-entend le film, alors plions-nous à ses règles, sa façon de faire, même si elles sont contraires à nos valeurs... Il faut savoir reconnaître qui est le plus fort et quitter le navire qui sombre pour le bateau qui avance encore. Karate Kid traduit alors le message de son temps : les Chinois sont maintenant les meilleurs, acceptons le principe, soumettons-nous, adaptons-nous, faisons comme eux, sinon, comme le petit Dre, l'Amérique se fera tabasser par les Chinois dans la cour de récré des grandes nations… Quel beau message à transmettre pour nos enfants n'est-ce pas ?...

 

 

 

Conclusion : the end of the beginning of the end…

 

 Alors chers lecteurs ? Convaincus ?… Peut-être nourrissez-vous encore quelques réserves sur certains propos de cet article et je vous comprends… Sûrement vous aurais-je davantage convaincu sur la nature du message doctrinal transmis par ce Karate Kid que sur la gravité de ce qu'il révèle. Après tout qui est-il ce Startouffe pour prophétiser un tournant obscur pour l'histoire de l'humanité ? C'est vrai, après tout je ne suis qu'un simple blogueur… Qui plus est, je pourrais comprendre ceux qui resteraient sceptiques de voir un tel propos ne s'appuyer que sur un film parmi des centaines produits en Amérique chaque année, qui plus est un film sans autre prétention que celle d'offrir un spectacle qui se veut plus vendeur que moralisateur … Pourtant justement : c'est cela qui m'inquiète le plus. Tout d'abord, le problème c'est que ce film n'est pas le premier, puisque 2012 avait déjà initié la démarche, et qu'il y a fort à craindre qu'il ne soit pas le dernier. De plus, le fait qu'il ne cherche justement qu'à vendre est ce qu'il y a de préoccupant. Ce genre de film ne cherche pas à initier de courants de pensée, ou de moralité, mais au contraire à coller au plus près de la pensée qu'il estime être la pensée du moment, afin qu'un maximum de spectateurs s'y reconnaissent et se déplacent donc pour le voir… La question se pose donc ainsi : l'Occident est-il vraiment en train de céder actuellement face aux sirènes chinoises ? Est-il en train de se résigner face à ce qu'il estime être l'ordre des choses ? Si oui, c'est préoccupant… Car il ne s'agit pas d'une simple question de savoir si désormais les Chinois seront plus riches que les Américains ou pas, mais bien de savoir si, dans le monde, les libertés sont toujours perçues comme les fondamentaux du développement humain ou pas…

 

L'affrontement final de la première version à gauche... et l'ordre nouveau glorifié dans la version 2010 à droite.

 

Il ne faut jamais négliger ce que nous révèlent les arts de notre époque, car inconsciemment, comme tout moyen de communication, ils ne changent rien au monde mais permettent de mieux le cerner à un temps donné. Il n'y a pas si longtemps, en 1939, un célèbre magazine, originaire d'un pays reconnu alors comme étant un symbole de la démocratie moderne, publiait un article sur celui qu'elle considérait alors comme l'homme de l'année. Ce magazine était le Time ; le pays en question était notre voisin britannique ; et l'homme dont on vantait les mérites était… Adolf Hitler. Alors certes, face à cet exemple sorti de nulle part, tout le monde sera d'accord pour affirmer que vilipender le Time à l'époque n'aurait certainement pas empêché le déclenchement de la deuxième guerre mondiale et la victoire de l'axe. Certes… Néanmoins, peu contesteront l'idée qui consisterait à dire que cette Une du Time révèle à elle seule la première défaite de la démocratie face au totalitarisme avant même le début de la guerre : c'est la défaite des convictions. Comment un journal aussi emblématique de la presse occidentale libérale a-t-il pu poser comme modèle un homme qui s'oppose en tout et pour tout aux valeurs et aux principes fondamentaux qui régissent pourtant son pays ? Comment-a-t-on pu penser un seul instant que l'autoritarisme d'Hitler valait peut-être mieux pour le genre humain qu'une société de liberté et de tolérance ? Eh bien si cette absurdité de 1939 vous choque, posez-vous la question de savoir pourquoi personne ne se surprend plus que cela qu'Hollywood, le symbole de l'aura des Etats-Unis sur le monde, ce pays qui est aujourd'hui encore considéré comme le leader du monde libre, puisse poser comme modèle le totalitarisme chinois ? Karate Kid n'est peut-être qu'un film parmi tant d'autres, mais ce qu'il révèle concerne notre monde : on n'en a qu'un, et il nous concerne tous… Espérons donc que ce minable film de Zwart reste au rang des navets insignifiants et vite oubliés de 2010, plutôt qu'un exemple utilisés par les historiens du futur pour illustrer cette idée : « mais comment-on-t-il pu laisser passer ça ?… »

 



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