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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 19:29

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Une fois de plus, je cède à la mode des questionnaires. Inutile de m'étendre en palabres : une fois de plus je me suis autorisé à le faire dans un seul et unique objectif, celui d'offrir une nouvelle possibilité de parler et de faire découvrir des films ou bien une certaine vision du cinéma à vous, chers lecteurs fidèles ou occasionnels. J'ai repéré ce questionnaire sur le blog de Diane Selwyn, mais il semblerait qu'il nous vienne tout droit de cette chère Dasola qui agrémente parfois ce blog de ses commentaires affûtés (et que je remercie chaleureusement au passage). Pour l'occasion ce questionnaire semble tourner autour du thème « jeu de la vérité », dans la mesure où chaque question invite à s'exprimer à cur ouvert sur ce qu'on ose, on non, dire. Voilà bien un exercice qui me sied à merveille car vous savez bien que je n'ai pas ma langue dans ma poche et que j'assume parfois « l'inassumable » ! Comme à mon habitude j'ai laissé quelques commentaires pour chacune de mes réponses, mais bien évidemment libre à vous de les lire ou non. Voilà donc pour vous, en espérant que vous y rencontrerez l'envie de découvrir, de revoir, ou d'assumer certains films

 

 

 

Ø     5 films dont la deuxième vision est meilleure que la première, puis la troisième meilleure que la deuxième puis la quatrième meilleure que la troisième puis la cinquième...

 

 

 afte.jpg 2001, l'odyssée de l'espace

 S'il y a clairement un film pour lequel chaque revisionnage est une redécouverte c'est bien celui là. Comme tout le monde, je suis resté très sceptique la première fois. Puis, c'est quand le film a été bien digéré, que les conventions propres à ce film ont été acceptées, que le grand plongeon dans l'univers de ce film m'a été permis. C'est pour cela que je le précise encore : osez le voir ! Osez même le revoir, car le jeu en vaut vraiment la chandelle. Même les plus grands cinéphiles comme Allen et Scorsese ont reconnu s'y être cassé les dents la première fois et n'avoir connu l'extase qu'après coup. De toute façon, personne n'est préparé à recevoir ce film la première fois qu'il le voit, c'est aussi en cela que c'est une expérience qui s'impose !

 

Ghost In The Shell 038116.jpg

 Autre film qu'il aura fallu digérer après maintes et maintes ingurgitations, ce Ghost In The Shell. C'est que le propos est très dense et la réflexion très poussée. Seulement, contrairement à 2001, ce film est indéniablement plus séducteur, notamment grâce à sa réalisation et sa musique d'une grande efficacité. De plus, il possède différentes strates d'appréciation, ce qui fait qu'on y retourne avec plaisir, et toujours avec un élément de l'énigme en plus. C'est sûrement le film où chaque visionnage m'a fait percevoir le film d'une manière totalement différente que le précédent. Avec le recul je trouve que mon rapport avec ce film relève presque de la magie, tant j'avais l'impression que le secret que je cherchais à démêler dans ce film était en lien direct avec les interrogations de l'existence. J'avoue, si tous les films pouvaient être comme ça, avec une tranche supplémentaire de plaisir à chaque fois qu'on se risque à les voir, ce serait le paradis

 

18375435.jpg La planète sauvage

 Pour celui-ci, c'est bien l'aspect atypique du dessin qui m'a clairement empêché de rentrer pleinement dedans la première fois. Mais pour ce genre de film si novateur et unique, la faute n'en revient jamais au film mais bien à nous, spectateurs, qui pour le coup n'avons pas l'esprit suffisamment ouvert pour ingérer ce film pour ce qu'il est vraiment ! J'avoue qu'à chaque visionnage, je m'acclimate sans cesse plus à cette atmosphère si unique pour ainsi mieux en découvrir de nouvelles subtilités. Nul doute à mes yeux, ce film est une remarquable poésie visuelle en dehors du temps et des codes en vigueur dont je ne me lasse jamais. Une expérience que je conseille.

 

Paprika 18678955.jpg

 Comme pour Ghost In The Shell, c'est aussi parce que le récit est très riche et que le film ne prend pas le temps de nous ménager que je n'ai pas apprécié pleinement ce film au premier visionnage. Le revoir une seconde fois au cinéma m'a permis d'en cerner mieux les remarquables subtilités dans le discours. Et puis, une fois acheté en DVD, ce fut l'occasion de redécouvrir le film mais ce coup-ci avec les doublages français, ce qui pour l'occasion n'a pas été une si mauvaise expérience, bien au contraire ! Bref, si j'avais à reprocher une fois de plus à ce genre de film de s'être fait trop opaque, je reconnais aujourd'hui que c'est une incroyable force pour lui, car on n'a pas à s'ennuyer des conventions habituelles pour les fois d'après où on se décide à le revoir. En effet, on rentre directement dans l'univers du film et il faut avouer que cela à un côté vraiment plaisant au fur et à mesure des visionnages

 

zoolander2_1.gif Zoolander

 Exemple plus atypique que les précédents, mais Zoolander fait clairement partie de ces films à l'humour décalé auquel je n'avais pas totalement adhéré faute d'être parvenu à me poser dans l'état d'esprit du film. Mais le temps aidant, et surtout quelques amis qui n'ont jamais cessé de sortir de ce film des phrases et des moments qu'il fallait bien reconnaitre comme étant cultes, le second, puis le troisième, puis le quatrième visionnage se sont faits d'autant plus agréables que le film foisonne réellement de détails ridicules mais qui participent grandement à l'élaboration de cet univers loufoque. Je crois vraiment que Ben Stiller est un humoriste dont on sous-estime grandement la créativité et la richesse de travail. En tout cas, Zoolander me l'a personnellement démontré.

 

 

 

 

Ø     5 films que j'ai dû voir trois, quatre, cinq, six fois et plus, mais je n'aimerais pas trop que ça se sache...

 

 

 derapages.jpg Fast n' Furious

 Eh oui je l'avoue ! Je l'ai regardé à chaque fois qu'il est passé à la télé. Il a aussi fait partie des div-x que j'ai osé copier d'un pote et que je me suis surpris à regarder plus d'une fois. Enfin ; oui, oui, et trois fois oui ; le DVD et le blu-ray de ce film sont présents dans ma vidéothèque !!! Je ne sais pas quoi dire pour ma défense. Pourtant je ne suis pas un gros fan de voitures tunées, mais j'avoue totalement adhérer à cette peinture tellement niaise de cet univers, cette façon tellement « gentille » de présenter les choses, à telle point qu'il y aurait pour moi là un vrai talent de Rob Cohen à savoir élaborer des divertissement basés sur le plaisir régressif

 

Ghost Rider 18707058.jpg

 Je crois qu'après Fast n' Furious et ce film ci, on va pouvoir faire une liste très longue de ces films incroyablement creux, mais que je ne peux m'empêcher d'adorer pour le charme de leur désuétude. Celui-ci assume à 100% son côté série Z et je trouve personnellement que ça fonctionne du tonnerre. Entre Eva Mendes totalement canon, Nicolas Cage et sa coupe de playmobil, et Wes Bentley en « faux gentil méchant qui fait rire », moi personnellement je suis aux anges. Ceux qui ne comprennent toujours pas ce que je trouve à ce film, regardez le moment où le Ghost Rider et son prédécesseur parcourent le désert côte à côte, chevauchant chacun leur monture. Si cette scène vous laisse de marbre alors oui, effectivement, vous aurez du mal à comprendre le plaisir coupable que je prends à ce film.

 

18748948.jpg Jackie Chan à Hong-Kong

 Ah ça, il pique aussi beaucoup ce film ! On peut dire sans hésiter que c'est loin d'être le meilleur film avec Jackie Chan, il en cumule d'ailleurs toutes les vacuités. Néanmoins, la présence de Shu Qi, l'incroyable niaiserie de ce film, et surtout une scène anthologique qui parodie Point Break font que ce film reste éminemment sympathique

 

Street Fighter 18685052.jpg

 Les explications sont elles encore nécessaires ? Jean-Claude Van Damme d'un côté, un jeu-vidéo très bourrin de l'autre, et entre les deux le regretté Raul Julia qui pensait que cette apparition de lui dans ce film passerait sûrement inaperçue si seulement il n'avait pas eu le malheur de mourir juste après le tournage Il ne m'en faut pas plus pour me retourner de temps en temps vers ce péché tellement mignon

 

18451647.jpg Les chevaliers du ciel

 J'avoue que scénaristiquement c'est mauvais, que les acteurs sont fades et qu'en gros ce film n'est qu'un prétexte pour faire de la pub à l'armée de l'air Mais moi je m'en fous, je marche totalement dedans ! L'onirisme crée par ces plans d'avions en pleins vol, ce sentiment d'apesanteur, de liberté et de tension à la fois, je n'y résiste pas. Ce film reste quand même à ce niveau visuellement impeccable. Là-dessus Pirès a su jouer finement son coup après quelques années de résistance, j'ai fini par acheter le DVD il y a de cela quelques jours Oui, je sais, je vous autorise à me jeter des pierres Mais n'était-ce pas la question où on avouait ses pêchés ?

 

 

 

 

 Ø     5 réussites incontestables (qui plus est, signées de grands cinéastes) mais qui ne me touchent pas trop...

 

 

 18887933.jpg There Will Be Blood

 C'est l'exemple le plus récent qui me vienne en tête et, qui plus est, corresponde parfaitement à cette catégorie. En effet, j'ai peu de chose à reprocher à ce film aussi bien au niveau de la forme que du fond. Néanmoins, et même si j'ai passé en moyenne un bon moment à le regarder, je me rends compte avec le temps combien ce film n'a laissé chez moi aucune trace. Je ne me souviens que de l'ennui inoubliable qui m'avait frappé de plein fouet durant l'heure du milieu, et surtout je me rends compte que je n'ai strictement aucune envie de le revoir. Avec le recul, j'ai l'impression que c'est un film que j'ai jugé très bon comme un contremaître aurait jugé une construction très bonne parce qu'elle remplie parfaitement le cahier des charges. Cependant, à le juger avec le cur, je me rends compte que je serais au final beaucoup moins indulgent

 

Le troisième homme 003921.jpg

 J'avoue, ce qui est présenté souvent comme le chef d'uvre de Carol Reed me laisse plutôt de marbre. L'intrigue est somme tout assez classique, la réalisation me semble aujourd'hui totalement désuète alors que d'autres films de la même période ne prennent pas une ride. Et surtout, il y a cette musique insupportable toujours la même en plus ! qui vient nous plomber les oreilles tout le long du film. L'apparition d'Orson Welles en guest star ne m'a en tout cas pas suffit : je suis totalement resté en dehors de ce Troisième Homme, le trouvant correct dans son intrigue mais sans plus. Serait-ce donc un de ces films que les gens encensent de peur de passer pour des ignares ?

 

18721540.jpg Lettres d'Iwo Jima

 Pour ce film, mon apathie reste encore pour moi un grand mystère. Ou plutôt est-ce le succès unanime de ce film qui m'intrigue ?... Qui y a-t-il d'extraordinaire dans ce film ? Faire un film à la sobriété nippone ? Personnellement les Nippons le font très bien tous seuls et je ne trouve pas que Eastwood ait particulièrement apporté quoi que ce soit à la question Voir une même bataille sur deux angles différents ? Oui, l'idée est sympa mais sur l'écran il n'en ressort rien. C'est un film de guerre et puis c'est tout. Plus de 2h juste pour voir la défaite des japonais a coup de baïonnettes et de canons, personnellement je ne vois pas véritablement l'intérêt. Un jour sûrement prendrais-je le risque de le revoir, mais j'avoue que ce n'est pas demain la veille tant le souvenir de mon ennui reste fortement marqué dans mon esprit.

 

Minority Report affichette.jpg

 Et c'est pas faute de l'avoir revu celui-là ! Pourtant j'adore l'histoire, pourtant j'ai totalement adhéré aux dix premières minutes, mais à chaque fois le sentimentalisme bon marché de Spielberg m'écoeure, son côté grand spectacle qui vient supplanter la profondeur du propos aussi. Deux fois et demi déjà que je l'ai vu et rien n'y fait Quel dommage

 

18887932.jpg Gangs of New York

 J'avoue, c'est maitrisé de mains de maître, mais j'en ai strictement rien à faire de cette histoire de pacotille et de ce jeu d'acteur à la mord moi le nud C'est vraiment du théâtre de rien qui n'a pas grand-chose à dire ni à montrer

 

 

 

 

 Ø     5 films qui m'ont laissé de mauvais souvenirs, mais vu le calibre de leurs auteurs, j'ose à peine le dire...

 

 

19658164.jpg La nuit du chasseur

 Mitchum est super dans ce film, mais qu'est-ce que je me suis emmerdé Encore un de ces films dont j'ai du mal à comprendre l'aura. L'histoire est tellement banale, et sa mise en scène des plus plates. A l'époque peut-être Mais de là à se sentir obligé, encore aujourd'hui, de s'en faire un chef d'uvre indiscutable, je reste amplement sceptique

 

Vol au dessus d'un nid de coucou afte2.jpg

 Là aussi finalement, je ne trouve pas grand-chose à dire. Beaucoup se sont extasiés, mais personnellement moi je me demande pourquoi sur celui- là ? Au fond c'est tellement mis en relief de façon classique et conventionnelle que j'en viens à me dire que c'est le choix du sujet et avouons le la remarquable interprétation de Nicholson qui ont fait l'adhésion.

 

18836302.jpg L'homme sans âge

 Tim Roth est absolument sublime. Quel dommage que, derrière, le film manque tellement de rythme. On a l'impression que Coppola a tourné son film avant d'avoir fini de l'écrire et qu'il s'est laissé prendre au piège. Encore un film qui me laisse aujourd'hui un amer goût d'inachevé : dommage

 

Munich 18464333.jpg

 Rien à redire sur le casting de ce film. Finalement ce n'est pas Eric Bana qui attire le plus l'attention, mais bien des rôles secondaires comme Daniel Craig, Mathieu Kassovitz, Hans Zischler, Mathieu Amalric ou bien même encore Michael Lonsdale, tous parfaits. Le pire avec ce film, c'est qu'en plus de cela il est très bien filmé, avec des scènes parfois absolument magnifiques. Mais voila, le propos n'était pas là. Spielberg s'est totalement enlisé dans un discours douteux mélangé avec une distorsion de l'histoire assez étrange (Golda Merr en mamie gâteau, je m'en remettrai jamais). Bref, du gâchis ni plus ni moins.

 

affiche.jpg Insomnia

 Pour le coup, difficile de faire un casting plus réussi. Hilary Swank est remarquable, Pacino est égal à lui-même, et certains pourraient se satisfaire de ce rôle à contre emploi de Robin Williams. A cela s'ajoute ce cher Christopher Nolan aux commandes Mais rien y fait Le film est d'une platitude et d'un classicisme à endormir une chouette en pleine nuit. Je reste persuadé que Nolan a fait ce film juste pour s'acheter un nom auprès du grand public, ou bien pour s'acheter une villa au bord de la mer tout simplement A mes yeux c'est la meilleure explication.

 

 

 

 

 Ø     5 films réputés mineurs ou oubliés, signés par des cinéastes reconnus, mais qui m'ont davantage impressionné que certains de leurs titres emblématiques...

 

 

 19028240.jpg Duel

 On vient justement d'évoquer Spielberg pour enterrer deux de ses films, rendons lui honneur en valorisant ce qui reste peut-être  sa plus belle uvre : Duel. Une voiture, un camion, une poursuite Et pourtant avec un principe aussi réduit, il parvient à construire un film d'une tension absolument hallucinante. C'est aussi à cela que l'on reconnaît les grands réalisateurs : à leur capacité à tirer de quelque de simple un film haletant qui tient jusqu'au bout. Je ne comprends pas qu'on passe parfois sous silence ce film lorsqu'il s'agit de ne citer que seulement quelques films de la filmographie de cet homme, car c'est incontestablement l'un de ses meilleurs, l'un de ceux où son talent s'exprime à l'état le plus pur. Sûrement pense-t-on que ce côté épuré relevait d'un manque de moyen, je pense au contraire qu'il témoigne d'un surplus de talent.

 

A tombeau ouvert 18400871.jpg

 Quitte à rhabiller Spielberg à qui je viens de tailler à short, autant en faire de même avec Scorsese qui reste quand même un réalisateur remarquable. Or, à l'image de Diane Selwyn sur ce sujet là, j'avoue qu'au final le film qui m'a le plus marqué de lui c'est A tombeau ouvert, et je m'étonne aussi que ce film soit souvent passé derrière tous les Casino, Taxi Driver et autres Raging Bull alors qu'il a vraiment le mérite de construire une atmosphère entre le nocturne et le morbide absolument unique et envoûtante.

 

028581.jpg Mimic

 Il est vrai qu'avec tous ses Hellboy et autres Labyrinthe de Pan, on a tendance à oublier les débuts de Guillermo Del Toro et notamment ce Mimic. Pour ma part, je trouve que c'est un huis-clos remarquablement efficace et qui plante déjà les marques de son univers si noir et fascinant à la fois. Un film qui fonctionne très bien, et peut se revoir très régulièrement sans suciter l'ennui tant il est riche et sans temps mort. Une vraie réussite.

 

Le géant de fer http://fr.web.img2.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/68/34/59/19254717.jpg

 De même, maintenant que Brad Bird est devenu une valeur sure de Pixar avec ses Indestructibles ou bien encore son dernier Ratatouille, on oublierait presque qu'il avait officié chez Dreamworks auparavant pour réaliser ce Géant de fer en tout point remarquable. J'avoue être totalement sous le charme de ce style de réalisation, où Bird sait jouer de mimiques universelles pour faire sortir de l'humain là on ne peut en apercevoir que très peu. La simplicité de la démarche ne l'a rend que plus efficace, et j'avoue que je ne peux m'empêcher de verser une petite larme pour ce final remarquable d'émotion et de magie.

 

18455052.jpg Créatures célestes

 On nous rabâche sans cesse les oreilles avec sa « splendide » trilogie du Seigneur des anneaux ou bien encore son « merveilleux » King Kong, et pourtant ces films ne semblent traduire en rien les réelles qualités de Peter Jackson. Pourtant, à côté de ces gros blockbusters, il y a tous ses premiers films de sa période néo-zélandaise comme les jouissifs Bad Taste et Brain Dead, mais surtout ce chef d'uvre injustement sous-estimé qu'est Créatures célestes. Pari incroyablement audacieux de mêler une sorte d'histoire à la Alice aux pays des merveilles à une romance impossible dans un monde puritain et obscurantiste, le film sait trouver une force émotionnelle rare, et Jackson sait utiliser toute son expérience du cinéma gore pour apporter à cette histoire une réalisation à fleur de peau des plus oppressantes. Cerise sur le gâteau, la présence de Kate Winslet pour l'un de ses tous premiers rôles (et elle excelle déjà !). Vraiment, ce film est remarquable et il est absolument incroyable qu'il soit à ce point passé sous silence comme « juste un bon film qui mériterait le détour ». Au contraire, c'est un incontournable, et de loin le meilleur film du réalisateur.

 

 

 

 

 Ø     5 films dont j'ai eu une vision totalement différente selon la période de la vie à laquelle je les ai vus:

 

 

 18701504.jpg A la poursuite d'Octobre rouge

 Voilà bien le genre de question qui embarrasse un jeune cinéphile comme moi qui ne peut vraiment parler d'un véritable recul des années en ce qui concerne cette passion qu'est le cinéma. Néanmoins, à remonter au plus loin de mon « expérience » en terme de septième art, il y a effectivement des films qui me suivent toujours, même si les raisons ont bien évidemment évoluées avec le temps, et cet A la poursuite d'Octobre rouge en est sûrement l'exemple le plus éloquent. Film prenant pour cadre les sous-marins qui patrouillent les océans pendant la guerre froide, il m'avait d'abord fasciné étant jeune pour son ambiance sans nulle pareille : l'aspect irréel et futuriste de ces gigantesques submersibles, l'ambiance de confinement, ou bien encore la tension permanente qui habite ce huis-clos abyssal Puis, avec le temps, j'ai découvert toutes les subtilités de son intrigue au point qu'aujourd'hui je le perçoive comme étant le meilleur témoignage de ce qu'était la guerre froide. L'atmosphère ne tient désormais plus dans le simple sous-marin, mais dans ce jeu de guerre à l'aveugle ou personne ne sait vraiment où il tire et s'il doit vraiment le faire. Encore aujourd'hui ma perception du film évolue toujours car, alors que je redécouvre avec plaisir les action movies des années 90, je me rends compte aussi à quel point McTiernan a pensé ce film pour qu'il ne perde jamais en rythme et fasse partie des plus grands films du genre, et ce qui semble à mes yeux bien le cas

 

Orange mécanique 18465556.jpg

 Souvent on ne retient que sa violence intrinsèque, d'autre fois on n'est sensible qu'à cette réalisation qui sait poser insidieusement le malaise Jamais une vision d'Orange mécanique ne ressemble vraiment à une autre vision d'Orange mécanique. Ce film est clairement un film organique, face auquel notre état d'esprit du moment va avoir une influence sur la facette qu'il va nous révéler. Des fois on vivra le film avec les tripes, d'autres fois on aura le recul distancier et apathique d'un buveur de Moloko. Ce caractère si rares qu'on certains de ces films m'impressionne toujours, et m'est bien évidemment très cher

 

18915585.jpg Usual suspects

 Voilà le type de film qui peut être victime de son succès, et du coup de l'estime qu'on lui porte. Comme beaucoup, Usual Suspects était avant tout pour moi un film remarquable pour sa qualité de « film à twist ». A ce sujet, Usual Suspects était d'ailleurs peut-être de mémoire en tout cas le premier film à faire reposer à ce point tout le ressort de son intrigue sur un renversement final d'une telle ampleur. Cela lui a un peu fait défaut, car par la suite, les films à twist se sont multipliés, devenant même l'astuce ultime des scénaristes pour faire d'un film médiocre un film dont on dirait qu'il serait génial : Sexcrimes, Incassable, Identity, même Saw premier du nom, sont autant de films qui ont fini par faire du principe du twist un gadget qui ne faisait plus vraiment son effet. Ainsi, le revisionnage de Usual Suspects quelques années plus tard m'avait conduit à réviser mon jugement : Usual Suspects n'était finalement qu'un bon film à twist, efficace à défaut d'être remarquable. Mais le temps sait toujours rendre honneur aux véritables chefs d'uvre. Un nouveau visionnage a su rendre justice au film. Tantôt remarquable polar à l'ambiance léchée, tantôt remarquable leçon de cinéma, Usual Suspects est aujourd'hui à mes yeux bien plus qu'un film à twist. Au contraire ! A mes yeux, c'est plutôt un film qui est un remarquable témoignage de l'art des faux semblants, ou bien tout simplement de celui de la manipulation. Faux-semblants au sujet des personnages, ainsi qu'au sujet de cette intrigue dont on nous cache la vraie nature Mais aussi manipulation : la manipulation de Sozé comme de celle de Singer. Tout ce film est une remarquable démonstration de l'art de l'éloquence, des enjeux de l'interprétation, du talent du regard orienté. Nul doute, ce film fait partie de ceux dont ma perception ne fait qu'évoluer au film du temps, et c'est bien la force de ces films riches

 

Blade Runner 18647438.jpg

 Cela peut sembler un poncif de citer ce film, à tel point qu'on pourrait presque se passer de commenter une telle réponse. Seulement voilà, le film est tellement riche qu'on ne peut en apprécier toute les dimensions en même temps sur un seul et même visionnage. Une fois on méditera à la profondeur du discours initié par Philip K. Dick, un autre moment on admirera surtout l'incroyable richesse de ce monde ô combien envoutant, enfin on pourrait aussi s'attarder sur un personnage ou un autre pour chaque visionnage tant chacun à son aura Il n'y a pas à dire : ce film est somptueux. C'est un incroyable chef d'uvre.

 

005183.jpg Brisby et le secret de NIMH

 Toujours en remontant depuis l'enfance, il me reste cette autre film que je redécouvre toujours avec autant de plaisir, c'est ce Brisby de Don Bluth. Pour la petite histoire, il faut savoir que Don Bluth a fait ses armes chez Disney, mais que le carcan imposé par les studio de l'oncle Walt le poussèrent à prendre son indépendance afin de pouvoir mieux exprimer sa vision du dessin-animé. Brisby incarne à lui tout seul le cinéma de Don Bluth. Vendu comme une fable destinée aux plus petits, Brisby et le secret de NIMH est effectivement un film qui a durablement marqué mon enfance de par son atmosphère atypique au point qu'il demeure, les années passant, l'un des seuls dessins-animés à avoir laissé une trace durable dans mon esprit. Les raisons en furent évidentes lors de visionnages plus récents : Brisby est un dessin-animé, certes pour les enfants, mais qui au fond ne cherchent pas à nous peindre un monde comme on a coutume de nous les peindre dans ce genre de circonstance. Aujourd'hui, Brisby m'apparaît clairement comme une uvre OVNI dans l'univers du dessin-animé américain, car elle ose mettre en scène des thématiques rudes comme le veuvage, la maladie ou bien encore le meurtre. Le monde de Brisby n'est pas un monde féérique, c'est un monde rude : c'est notre monde. Et malgré tout, cela n'empêche pas bien au contraire ! de faire de ce Brisby le berceau d'un univers fantastique et merveilleux auquel on ne reste pas indifférent. A mon dernier visionnage d'ailleurs, j'en suis venu à ne même plus considérer sa démarche par rapport à celle du dessin-animé pour enfants, mais en tant qu'uvre à part entière, tant un cinéphile peut finalement pleinement se retrouver dans un film aussi riche et travaillé Vraiment un bijou

 

 

 

 

 

Ø     5 films dont j'ai dit à tout le monde que je les avais vus, alors que ce n'était que par fragments, parfois espacés de plusieurs années, au hasard des diffusions télé, de la disponibilité du magnétoscope ou du DVD...

 

 

 

Alors là, je l'avoue, c'est la question sur laquelle je sèche totalement. Mais finalement quoi de plus logique. Quelle question étrange à bien y penser. Pourquoi mentir au sujet d'un film qu'on aurait vu ou non? Pourquoi prétendre dans un échange entre cinéphiles qu'on a vu un film alors que ce n'est en fait pas le cas ? Bien sûr, nous savons tous bien ce que sous-entend avec humour cette question de Dasola. Elle évoque cette honte parfois ressentie dans une conversation de cinéphiles quand est évoqué un film que toute personne qui se prétend amatrice de cinéma est sensée connaître et qu'on a jamais osé - ou pu - regarder. Pourtant à bien y réfléchir, pour quelle raison devrait-on subir cette honte ou cette pression quand il s'agit de parler de cinéma ? Ne parle-t-on justement pas de cinéma avec quelqu'un dans le but pour partager des expériences ? Et ne partage t-on justement pas ces expériences de cinéma pour en découvrir de nouvelles ? Dans ce cas, quel serait l'intérêt de s'engager dans un échange d'impressions et de ressentis sur le cinéma si on prétend déjà avoir tout vu, ou vu l'essentiel ? Ainsi ai-je du mal à comprendre les arguments tenus par certains journalistes et chroniqueurs au sujet des blogs, de leurs contenus, et surtout de leurs auteurs, justement parce qu'ils n'auraient pas tout vu du cinéma Pour ne citer qu'un seul exemple je citerais celui de Laurent Delmas de France Inter qui, se servant d'une interview donnée par ce cher voisin blogueur au Journal du Dimanche, avait présenté les articles de blogs sur le 7e art comme étant ce qui sonnait le glas de la vraie critique de cinéma. Ainsi disait-il : « Ce que je redoute dans [les blogs] ? Le triomphe posthume et visionnaire de François Truffaut quand il disait : « Un jour des critiques de cinéma n'auront pas vu L'Aurore de Murnau ». A cela j'ai envie de répondre : « et alors ? » Un blogueur n'a pas vu L'Aurore de Murnau : est ce que cela doit l'interdire de s'exprimer sur sa vision, son ressenti du cinéma ? Sous prétexte qu'il n'a pas vu L'Aurore de Murnau, est ce que cela rend son propos sur le cinéma moins pertinent que celui de quelqu'un qui a vu ce film ? En quoi ce critère devrait rendre illégitime son envie de partager son point de vue avec des personnes qui seraient susceptibles de mieux s'y retrouver que chez des cinéphiles qui eux pourraient se vanter d'avoir vu L'Aurore de Murnau ? Laurent Delmas voit dans l'apogée du blog le début d'une ère où on pourra contourner les journalistes pour transmettre l'information. Mais il oublie une chose essentielle, cloisonné qu'il est dans ses représentations, c'est qu'une critique - quel qu'en soit l'auteur n'est et ne sera jamais de l'information. Quelle prétention de juger l'expression de son propre ressenti à soi, établi en fonction de ses propres normes morales, comme étant de l'information brute. La critique n'est pas de l'information. La critique c'est de la libre expression. Or à ce titre, nul ne devrait être honteux d'exprimer ce qu'il estime être son propre ressenti face à une uvre d'art quel qu'elle soit. A ce que je sache le cinéma reste une question de sensibilité, de ressenti, c'est un media qui a pour but de transmettre avant route chose des émotions, quelques soient leur nature. Pas des informations

Collection AlloCiné / www.collectionchristophel.fr       1251038745_l__aurore.jpg

 Depuis quand apprécie-t-on les films en jaugeant les similitudes qu'ils entretiennent avec des canons qu'auraient fixés des standards ? Et pourquoi L'Aurore devrait être d'ailleurs un standard ? Pourquoi devrait-on être considérés comme étant insensible à l'art si on est insensible à L'Aurore alors qu'on ne jugera point dommageable pour sa culture de passer à côté d'un Pulp Fiction, Evil Dead ou d'un Ghost in the Shell ? Pourquoi l'aurore de Murnau et pas Ghost In The Shell ? Ce cher Laurent Delmas l'a-t-il vu d'ailleurs ? Là encore, je ne vois en quoi on devrait avoir honte de ne pas se conformer aux standards fixés par la culture bourgeoise parisienne, tandis qu'on aurait le droit de mépriser tout ce qui ne s'y conformerait pas. Encore une histoire de domination et de mise sous influence, et qui n'ont rien à voir avec le cinéma et l'art en fin de compte... Une fois de plus... Tout cela pour dire finalement que la honte ne devrait pas rimer avec cinéma. Si nous parlons de cinéma, c'est avant tout pour faire partager, pour donner l'envie de découvrir, pour amener à ressentir Ce n'est pas pour assurer un statut de domination culturelle ou économique. Je m'excuse pour ceux qui en ont marre de voir se multiplier ce genre de parenthèse de ma part sur ce blog mais, une fois de plus, j'espère que certains se seront retrouvés là-dedans, se sentiront moins seuls, et assumeront d'autant mieux la nature de leur passion. Après tout, pour les mécontents, on a inventé la roulette de la souris ! La parenthèse étant close, il vous suffira de cliquer sur le lien suivant pour continuer à arpenter les autres questions posées par cette chère Dasola...

 

 

Pour la suite, veuillez tourner la page... 

 


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