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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 18:57

 

 

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Presque un an. Il m’a fallu presque un an pour reprendre du service sur ce blog. Je sais, c’est long. Je prendrais bien pour excuse tous les petits soucis de mise en page que je dois encore régler à cause de mon transfert en provenance d’Allociné, mais j’avoue aussi qu’à force de ne plus écrire, de ne plus être sollicité par des commentaires, la motivation s’était aussi quelque peu éteinte. Mais voilà : la fin de l’année approchait, je voyais que le moment de rédiger un bilan de l’année 2012 pointait déjà le bout de son nez alors que le bilan 2011 continuait toujours d’être affiché sur ma page d’accueil comme étant le dernier article en date. C’était symbolique : si je ne voulais pas me/vous convaincre que ce blog était mort, il fallait qu’AU MOINS un article voie le jour cette année, autre que le traditionnel top de fin d’année. Or, quoi de mieux qu’un film de Christophe Nolan et – excusez du peu – le dernier de sa désormais légendaire saga Batman – pour s’y remettre ? Il fallait au moins ça pour ressusciter ce blog de sa léthargie. Je ne sais pas si c’est là vraiment le signe d’un renouveau, mais au moins n’aurais-je pas laissé passer ce qui reste pour moi la plus belle des occasions pour exprimer et échanger sur notre passion cinéphilique : un film de Christopher Nolan, qui plus est un de ses nouveaux Batman.

 

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Certains se seront peut-être même étonnés qu’à la sortie de ce Dark Knight Rises, en juillet 2012, je ne me sois pas risqué à déverser mes flots d’interprétations et de compliments à l’égard de ce film que certains se plaisent même déjà à nommer « TDKR »… C’est vrai que depuis la création de ce blog en 2006, chaque film de Nolan a toujours eu le droit à son article, Dark Knight ayant même profité d’une situation privilégiée puisque je m’étais lâché en publiant trois articles sur le sujet. La sortie de la conclusion de cette trilogie jusqu’alors inachevée aurait dû effectivement me transcender au point d’en écrire un article. Pourtant, à ce moment là, il n’y avait pas que mes soucis bloguesques qui m’ont freiné dans mon envie de pondre un article. Ce qui m’a le plus persuadé qu’un article de ma part sur un tel sujet était bien inutile c’était cette impression que j’ai eu en sortant de la salle obscure, cette impression que ce film était trop limpide pour qu’on en dise quoi que ce soit… Après tout : à quoi bon répéter ce que j’avais déjà dit dans mes précédents articles sur Batman Begins et Dark Knight ? A quoi bon chercher à convaincre un lectorat ou un auditoire qui, de toute façon, était déjà convaincu du caractère remarquable et exceptionnel de cette œuvre ?  Voilà ce que je pensais alors et voilà donc la raison de mon silence. Or, effectivement, et comme vous l’aurez compris, il m’a suffit juste d’en parler avec quelques amis dans les semaines qui ont suivi pour me rendre compte à quel point ce postulat que j’avais adopté était totalement erroné.

 

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C’est à force d’en parler à droite et à gauche, à force d’entamer mes conversations par des « Au fait, tu as vu Rises ? Quelle baffe hein ? », que j’ai commencé à comprendre que je faisais fausse route. Si le précédent volet Dark Knight avait bien su emporter l’adhésion de tous, c’était loin d’être le cas pour ce dernier « TDKR ». Il y a d’abord eu le premier à qui j’en ai parlé : il m’avait fait une liste de réserves longue comme le bras et que je ne comprenais qu’à moitié. A mes yeux ce n’était qu’une série de détails négligeables. Et puis un autre, issu d’un autre bord, a fait pareil. Puis un troisième… Certes, il y avait aussi ceux qui étaient conquis, mais au final ils étaient loin d’être majoritaires et les arguments de sceptiques finissaient par être tout le temps les mêmes : comme quoi ces détails n’en étaient peut-être pas… Au bout d’un mois ou deux, à tout bien écouter, j’ai fini par comprendre que, loin d’être reconnu comme un chef d’œuvre absolu, TDKR était au contraire plus ou moins au centre de multiples débats, polémiques, et voire même de moqueries, comme ce fut le cas avec ce buzz qui s’est constitué autour du jeu d’actrice de Marion Cotillard. En tout cas, une chose était sûre, autant j’avais jugé un article inutile lors de la présence du film en salle, autant mon point de vue s’est depuis totalement métamorphosé alors que TDKR se prépare à envahir les bacs des FNAC et autres Furets… Car oui, ce mercredi (le 28 novembre 2012), ce fameux Dark Kight Rises sort en DVD et Blu-ray. Et alors que les débats vont certainement reprendre au cœur des rayons de nos chers distributeurs, je me suis dit que c’était plus que jamais le moment d’opérer un droit d’inventaire sur le sujet, qu’il s’impose même. Je vous propose donc dans cet article la position que j’ai fini par adopter à l’égard de ce TDKR, suite aux multiples discussions que j’ai pu entretenir à ce sujet. Peut-être cela vous permettra-t-il d’ouvrir des pistes de votre côté, d’alimenter votre propre avis sur la question, si bien sûr la question du chevalier noir vous intéresse. Bien sûr, vous vous en douterez : je vais exposer un ressenti sur le sujet qui m’est personnel, et il y a de forts risques que vous ne vous accordiez pas à ce que je vais avancer. Mais après tout qu’importe ! Ceci est un blog, et ceux qui l’ont déjà arpenté savent très bien que je ne considère jamais mes propos comme des paroles d’évangile : n’hésitez donc pas à réagir en postant un commentaire. Ce sera un véritable plaisir d’échanger avec des passionnés sur ce qui reste pour moi un film sur lequel il y a justement fort à parler… (Attention spoilers)    

 

 

Is it so serious ?

 

 

Vous l’aurez compris en lisant mon introduction : la première impression que j’ai eu en voyant ce TDKR fut exceptionnellement bonne, voire même exagérément bonne. Je me souviens encore de moi dans cette salle, un samedi matin, en compagnie des foules de geeks qui étaient prêts à sacrifier une grasse matinée pour voir le dernier Batman de Nolan. On avait tous applaudi à la fin comme des midinettes face à leur Twilight ; une bonne moitié était même resté jusqu’à la dernière note de l’ami Hans Zimmer, afin de profiter jusqu’au bout de ce qui était incontestablement pour nous un chef d’œuvre, voire le film de l’année. Je me souviens même qu’en sortant, avant de rejoindre un pote en terrasse que je n’avais pas vu depuis longtemps (et que j’inonderais de mes superlatifs concernant ce TDKR) je m’étais lancé dans des envois frénétiques de SMS pour faire part à l’ensemble de mes contacts cinéphiles de mon euphorie totale. Je me souviens même avoir envoyé à ce cher JW (qui a déjà contribué sur ce blog) que ce film allait peut-être même siéger sur le podium de mon Panthéon personnel tant mes pieds ne touchaient plus le sol. En lisant d’ailleurs ces mots, ce cher DanielOceanAndCo doit bien se marrer : moi qui le critique de se créer des fantasmes avant les projections au point même parfois de se construire des kiffes presque indépendamment du spectacle qu’on lui offre, ce coup-ci, dans le cas présent c’est clairement moi qui était plongé dans ce mode. Il faut dire que cela faisait quand même quatre ans que j’avais découvert Dark Knight : quatre ans que j’attendais cette suite : quatre ans que je m’étais protégé des B.A., rumeurs, révélations, pour éviter de me spoiler le plaisir. Je ne savais pas à quoi m’attendre ; j’ai pris ma baffe ; j’ai pris mon pied. Une heure après seulement j’étais déjà en terrasse avec mon pote : « Alors ? A part ça, t’as vu Rises ? Quelle baffe hein ? » Sa réponse m’a fait tomber de haut.

 

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Au départ j’ai pris celui qui m’a fait ses premières réserves sur TDKR pour un mal luné qui chipotait sur des détails. Mais au fur et à mesure des conversations et des échanges, ses remarques trouvèrent vite des échos. Je me suis même rendu compte que c’était toujours les mêmes points qui revenaient. A ma grande surprise, la remarque qui m’a été le plus souvent faite concernait une séquence vers la fin du film, quand Bruce Wayne parvient à sortir du puits de Lazare et qu’il rejoint Gotham pour sauver sa ville. Beaucoup furent choqués de l’effet de montage opéré entre sa sortie du puits et son retour à Gotham. « Attends ! Il sort du puits tout fracassé, craspouille comme pas deux et avec une barbe de huit ans… Et dans la seconde qui suit, le voilà qui apparaît à l’autre bout de la planète, propre sur lui, rasage impeccable… » La première fois qu’on m’a parlé de ce moment, je suis un peu resté comme deux ronds de flan : « Euh… C’est ce qu’on appelle une ellipse… C’est fréquent pourtant ! » Une ellipse qui visiblement n’avait épargné que moi, car ils furent légions à m’en parler. « Un détail » me disais-je. Comment juger un film sur un élément aussi insignifiant ? « Un détail peut-être, mais qui s’ajoute à toute une autre flopée d’incohérences du même genre » me répondait-on alors. Ainsi, quand les gens ne se plaignaient pas de la téléportation express de Wayne du puits de Lazare à Gotham ; ils en avaient contre la jambe de l’ami Bruce : « Non mais franchement ! Le mec il lui faut un atèle robotisé pour marcher en début de film. A la fin il n’a plus rien et il peut malgré tout te grimper le puits de Lazare, frais comme un gardon ! » Et quand ce n’est pas la jambe de Bruce qui fâche, c’est son dos ! « Le mec se fait déplacer des vertèbres au point de ne plus pouvoir se lever, et – bim ! – trois ficelles et deux médecins pachtounes et voilà le jeune Bruce qui aligne les pompes en seulement deux semaines ! »  A ce genre de remarque, au départ, je répondais presque toujours : « Arf ! Mais le mec c’est Batman aussi ! Quand tu vas voir un Batman, c’est pas pour te faire chier pendant trois heures à le voir se retaper comme une mauviette ! C’est du détail tout ça ! » Du détail… Pas si sûr. Comme me le faisaient si justement remarquer mes potes réfractaires : en allant voir TDKR,  c’est la suite de Dark Knight qu’ils sont allés voir : bref, un film qui se veut sérieux, rigoureux, métrique, ancré dans le réel, qui plus est réalisé par un mec réputé pour son perfectionnisme. Si d’un côté je trouvais injuste de reprocher à Nolan ce qu’on occultait complaisamment pour des films beaucoup moins ambitieux comme Avengers, d’un autre côté je reconnaissais au moins un aspect pertinent à ce type de remarques. C’est vrai que, à partir du moment où on sait que Nolan a déjà su témoigner par le passé d’une rigueur à toute épreuve, comment, sur cette conclusion d’une saga aussi fondamentale, a-t-il pu laisser trainer à droite et à gauche ces petits foirages ? Nolan aurait-il manqué de sérieux ? J’avoue que j’ai fini par me saisir personnellement de la question à partir du moment où on a commencé à me signaler des points effectivement plus gênants.

 

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Sûrement le plus subtil des détracteurs de ce TDKR fut ce cher SuperRupo (qui lui aussi a déjà contribué à ce blog). Ce sont d’ailleurs ses remarques qui m’ont le plus déstabilisé dans mon adoration de ce dernier volet de la saga nolanienne. Avec lui, on a commencé clairement à s’intéresser au fond. Pour lui, le problème le plus important ne concernait pas Bruce Wayne et ses remarquables capacités de régénérescence ou de téléportation. Pour lui, le problème venait du super-méchant : Bane. L’ami SuperRupo ne trouve rien à redire face au traitement qui est initialement fait du personnage. Au contraire : il adore l’ambigüité qui ressort de ce bulldozer à l’accent et aux paroles sophistiquées. Seulement voilà, pour lui le personnage s’écroule quand Bane mène sa révolution à Gotham. Il dit redonner le pouvoir au peuple : bon point. Il s’appuie pour cela sur le sentiment d’injustice né entre riches et pauvres : autre bon point. Quelle forme cela prend ? Une banale dictature militaire où les gens restent cloitrés chez eux laissant le bon Bane instaurer sa terreur sur la ville ? Mauvais point selon l’ami Rupo. A ses yeux, en faisant de Bane un révolutionnaire, un agent du chaos, Nolan le mettait en parallèle avec le Joker du précédent Dark Knight. Or, là où le second volet de la saga savait brillamment exposer le point de vue misanthropique du Joker, notamment en montrant comment la peur pouvait avoir très vite raison de l’esprit de cohésion de la société, Rises, de son côté, n’essaye jamais d’expérimenter la fameuse démocratie directe proposée par Bane. Rupo voulait voir du pouvoir au peuple, il voulait voir la Commune de Paris, il voulait sûrement voir comment Bane allait démontrer à l’Amérique toute entière qu’elle pouvait très bien s’autodétruire si on la confrontait à ses propres contradictions… Et au final il n’a pas vu ce que pourtant on semblait lui annoncer. Au départ sceptique sur le sujet, notamment parce que je trouvais que le Gotham de Bane n’était pas tant la dictature décrite par Rupo mais plus une anarchie proche de celle de la Terreur française, j’ai tout de même fini par me sensibiliser à son propos. C’est vrai qu’au final, le Gotham de Bane se limite à quelques milices armées, dont de nombreux prisonniers, qui obligent les habitants à rester simplement cloitrés chez eux. Pas de scènes de démocratie interne, juste les jugements « robespierriens » de l’épouvantable Dr. Crane. Une négligence de Nolan ? Une priorité secondaire qu’il a finie par délaisser ? …ou tout simplement – oui, osons le dire ! – un manque de sérieux ? La question mérite d’être posée.

 

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Se peut-il que, parce qu’il a été trop ambitieux, parce qu’il a été pressé par le temps (malgré ses quatre ans), que Christopher Nolan n’ait pas pris le temps nécessaire pour peaufiner son écriture ? Après tout, la dictature de Bane n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Autre cas sujet à critique que l’on pourrait prendre comme exemple : le fait que Bruce Wayne et Selina Kyle finissent ensemble lors de la conclusion de ce TDKR. Certes, c’est glamour, et cela permet de clore deux aventures personnelles d’un coup. Mais après tout, rien n’a laissé suggérer durant le film qu’une relation ambiguë était en train de se tisser entre les deux personnages ? Certes, comme beaucoup d’hétérosexuels mâles normalement constitués, Bruce Wayne a très bien se contenter de voir la belle Catwoman enfourcher la Batmoto dans sa belle tenue de cuir moulante pour en tomber raide dingue, mais c’est dès lors accepter que Nolan ait décidé de zapper sciemment un aspect que le film met pourtant en avant dès l’introduction. Parce que, c’est vrai que franchement, à prendre l’ensemble de l’intrigue, il faut reconnaître que le peu de scènes qu’échangent Bruce et Selina ne traduit finalement que bien peu d’ambigüité entre les deux personnages. Certes, il n’y a la aucune contradiction à faire se lier Wayne et Kyle à la fin du film par rapport à ce qu’il s’est développé dans le film, mais encore une fois, on peut légitimement être frustré de voir un élément présenté mais non traité par TDKR. Une fois de plus, la résolution de cette relation tombe un peu comme l’anarchie de Bane, comme un cheveu sur la soupe, éludant ce qui pouvait s’avérer le plus intéressant. C’est vrai que si l’on compare ce TDKR avec le second Batman de Burton, la relation entre Bruce Wayne est Selina Kyle est bien mieux mise en avant et permet de faire ressortir davantage la dimension « sur le fil du rasoir » du fameux homme chauve-souris… « Qu’un détail… » pourrait-on répondre. Oui, mais un de plus, car la liste pourrait être encore longue.

 

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Je ne développerais pas les autres points comme j’ai pu le faire pour les deux cas précédents, sinon nous n’en finirions pas. Malgré tout, je vais quand même me permettre d’en citer quelques autres, juste pour que l’effet d’accumulation fasse comprendre la frustration de certains spectateurs au sortir de ce TDKR. On pourrait parler notamment du cas de ces forces de police, qui se retrouvent cloitrées dans les tréfonds de Gotham durant… trois mois. Ils n’ont vraiment trouvé aucun moyen de sortir en trois mois ? …Alors même que n’importe quel quidam est capable de trouver une bouche d’égout isolée de tous les regards pour transmettre un message ? Certes, j’exagère un peu, mais même moi je reconnais tiquer un peu avec ce passage là. Concernant les mêmes policiers, d’autres tiqueront par contre sur leur assaut façon « 300 » qui a des allures de « Attention ! Les gentils se révoltent ! » Là, j’avoue être moins sensible à l’aspect douteux de ce passage, mais je reconnais n’avoir aucune affection particulière non plus pour ce moment, finalement presque évitable au regard de l’ensemble de l’intrigue. Et c’est vrai qu’en fin de compte, on pourrait allonger grandement la liste des choses évitables, ou pas indispensables, présentes dans ce film. Pour ma part, personnellement, j’ai le souvenir des cinq premières minutes du film, lorsque Bane mène son assaut sur l’avion de la CIA. Le docteur Pavel est capturé pour la raison que l’on sait, mais par contre Bane lui fait une sorte de transfusion sanguine… pour une raison qui, là, m’échappe totalement. J’ai vu le film deux fois. La première fois je me suis posé la question, puis je me suis dit que ce sera expliqué plus tard, mais finalement j’ai oublié. La deuxième fois, je savais que rien ne l’expliquerait par la suite, j’ai donc été d’autant plus intrigué. …Un détail ? Certes, c’est un détail ! Mais encore un ! Alors c’est sûr que si on continue de faire la liste – qui pourrait être encore longue – et qu’on y rajoute à ça la polémique sur la mort calamiteuse de Marion Cotillard - alors là oui – je comprends que certains se soient interrogés sur la rigueur et le sérieux qu’a investi Christopher Nolan dans ce film (car oui, je suis d’accord avec beaucoup : cette scène est moins la faute de Marion Cotillard que celle de Nolan qui a osé choisir cette séquence lors du montage de son film). En somme – je le comprends – on est clairement en droit d’avoir l’impression que ce TDKR est en fin de compte confus, qu’il brasse un petit peu de tout, et qu’il ne finit pas toujours ce qu’il a commencé. A force même qu’on ne cesse de m’évoquer ces limites là, j’en suis carrément arrivé à me poser la question : mais pourquoi ai-je été si enthousiaste quand moi j’ai vu ce TDKR ?

 

 

TDKR = WTF !

 

 

C’est à ce moment de mon raisonnement que m’est revenu à l’esprit un débat que j’alimente régulièrement avec mon ami cinéphile DanielOceanAndCo : un débat que j’ai évoqué brièvement plus haut et qui porte sur la place qu’occupe le fantasme dans notre appréciation d’une œuvre. Pour faire rapide, ce débat est plus ou moins né lorsque ce cher Dany a pondu sa critique d’Avatar, désignant ce film comme l’un des meilleurs films, si ce n’est le meilleur film de tous les temps. Face à cela, j’ai été surpris d’un tel élan d’enthousiasme que je ne le partageais que très timidement. C’est là que j’en étais arrivé à la conclusion que mon cher Dany n’avait finalement peut-être pas pris en compte le plaisir qu’il avait pris en voyant Avatar quand il avait émis son jugement, mais qu’il avait plutôt pris en compte le plaisir qu’il avait ressenti en se construisant un fantasme autour d’Avatar. Pendant plus d’un an, James Cameron avait su créer le mystère sur le projet, il avait su aussi faire monter la sauce. Alors qu’on en avait rien vu, déjà tout le monde parlait d’Avatar et attendait ce film comme le Messie, surtout que cela faisait douze ans que l’apôtre de l’action n’avait pas pointé le bout de son nez. L’air de rien, l’arrivée d’Avatar a été savamment orchestrée, matraquée par une campagne de communication malicieuse qui avait su présenter ce film comme un évènement quasi historique. Ne regardant que rarement les bandes-annonces, je n’avais pas trop été sensibilisé à l’arrivée d’Avatar, mais mon cher DanyOceanAndCo, lui, avait été chauffé à blanc. Alors certes, l’intéressé reconnaît encore aujourd’hui la part que joue le fantasme dans son appréciation du film, mais il soutient également mordicus qu’il est essentiel que le film soit à la hauteur du fantasme, ce qui fut le cas d’Avatar qu’il juge parfait en tout point. Même s’il n’y a pas à douter de l’honnêteté de ce cher Dany, je n’ai jamais pu m’empêcher de considérer que c’était malgré tout le fantasme qui avait fait l’essentiel du boulot et que le film avait juste su ne pas faire d’erreur majeure pour rompre le fantasme. Pourquoi vous rappeler cela en plein propos sur Dark Knight Rises ? La raison me semble simple : face à toutes ces réserves qui peuvent être faites sur ce film ; face à toutes ces raisons d’être tempéré sur la qualité de ce film ; comment expliquer mon enthousiasme débordant autre que par le fantasme que j’avais projeté dessus ? Après tout, elle pourrait être là la différence entre ceux qui ont été conquis et ceux qui se sont montrés très réservés : d’un côté il y avait les fanatiques de Nolan qui attendaient chauffés à blanc qu’ils avaient été par Begins et/ou Dark Knight ; et de l’autre les spectateurs lambda, qui ont pris le film pour ce qu’il était vraiment et non pour ce qu’on voudrait qu’il soit... 

 

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 La promotion d'Avatar en 2009 : un outil qui a été pour beaucoup dans le succès populaire du film.

 

Pour moi, avec le recul que j’ai porté sur la question, il y a une part de ça : c’est vrai. Mais une part seulement, parce que je pense que la chose ne peut pas s’énoncer aussi clairement que je viens de le faire dans le cas d’Avatar. Je pense effectivement que nous n’avons pas tous apprécié ce film de la même façon parce que nous ne sommes pas tous rentrés dans la salle avec les mêmes attentes et le même état d’esprit. Vous allez me répondre que c’est le cas pour tous les films, et pas seulement pour TDKR. Certes, c’est vrai. Mais à mon sens, la véritable erreur de Nolan ne réside pas dans la foule de petits détails que je viens de vous énumérer lors de la partie précédente. Je vous dirais même dans la partie qui va suivre pourquoi – en définitive – je considère que ces détails ne sont pas, pour moi, la preuve d’une négligence de la part de Nolan ni même un mauvais choix d’écriture. Pour moi, la véritable erreur commise par Nolan, et qui explique à mon sens autant les divisions et les discussions au sujet de son film, c’est le titre qu’il a choisi pour ce dernier opus. Oui, à mon sens, le film et les spectateurs auraient gagné à ce que ce Dark Knight Rises ne s’appelle pas Dark Knight Rises. Je m’explique. Qu’on le veuille ou non, on ne va jamais voir un film en étant neutre, dépourvu de toute idée préconçue. On y va avec une certaine idée de ce qu’on va voir et, l’air de rien, notre plaisir face à l’écran va dépendre de la correspondance qu’il existe entre notre idée et le résultat l’écran. Soit le film correspond à l’idée qu’on s’en est faite et alors on n’est content. On n’est pas transcendé, mais on est content. Soit le film ne correspond pas à l’idée qu’on s’en est fait, on n’a pas eu ce qu’on voulait, et alors on est souvent déçu ou déstabilisé, ce qui revient à dire qu’on ne sort pas vraiment du film le sourire aux lèvres. En gros, je pense que les films que l’on préfère, sont ceux qui finalement arrivent à correspondre à ce à quoi on attendait, tout en surpassant les attentes. Vous pourriez me répondre face à un tel propos : « et si on y va sans idée préconçue ? » Ce à quoi je rétorquerais immédiatement : « Aller à un film sans idée préconçue, ça n’existe pas ! » A moins d’avoir passé huit ans au Népal, déconnecté de toute l’actualité du cinéma, et de se retrouver soudainement propulsé dans une salle sans savoir même ce qu’on va nous projeter, on est obligé d’avoir au moins une petite idée de ce qu’on va voir. Certes, une bande-annonce et un synopsis contribueront davantage à nous fixer une idée claire en tête qu’une simple affiche ou un simple titre. Malgré tout, cela ne veut pas dire qu’une affiche, et surtout un titre, ne jouent pas sur l’idée qu’on va se faire du film. Et c’est là justement que je trouve que Nolan s’est loupé en baptisant son dernier opus The Dark Knight Rises. Avec un tel titre, il ne pouvait presque que décevoir…

 

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TDKR, un mauvais titre ? Pourquoi ? Tout d’abord parce que ce film s’inscrivait dans une trilogie. Avant lui, il y avait Batman Begins, sorti en 2005, puis The Dark Knight, sorti en 2008. Il est à noter d’ailleurs que ces deux films ont reçu des accueils bien différents de la part de la presse et des spectateurs en général. Begins était le premier Batman à la sauce Nolan. On lui a reproché une foule de détails, allant de l’esthétique de Gotham au choix des méchants jugés trop peu charismatiques, en passant par la voix que prend Bruce Wayne quand il est en Batman. Dark Knight arrive trois ans plus tard. Il se pose comme le continuateur de Begins en  reprenant l’univers installé par le premier opus et en mettant en scène le méchant qui avait été annoncé par le précédent volet : le Joker. Malgré tout, The Dark Knight marquait la rupture par son titre. Il n’y avait même pas de référence faite à l’homme chauve-souris : le film semblait exister comme en totale indépendance à ce qui s’était fait avant, comme s’il fallait le prendre comme une unité à part. D’ailleurs, c’était bien le cas. Le film, au niveau de son atmosphère, de son intrigue et de sa narration se distinguait bien de son prédécesseur. Avoir vu Begins permettait de donner davantage de profondeur à notre compréhension de ce Dark knight, mais il pouvait pleinement se voir sans qu’on ne connaisse ce précédent …ce que beaucoup ont fait d’ailleurs. Le film a donc été pris pour ce qu’il était. On l’a apprécié pour ce qu’il était, indépendamment de ce qu’on avait pensé de Begins. Finalement, le titre, couplé à la conclusion de Begins, ne nous faisaient attendre que deux choses : la présence de Batman et celle du Joker… A part ça, seuls les connaisseurs des comics originaux intitulés Dark Knight pouvaient nourrir des exigences supplémentaires… La question qui aurait dû se poser alors à Nolan lors du choix du titre de son troisième opus aurait donc dû être la suivante : « ce film est-il en rupture vis-à-vis de son prédécesseur, comme Dark Knight le fut avec Begins ? Et si oui, est-ce que j’adopte la même logique au niveau des titres que précédemment ? » Or, j’ai l’impression que Nolan a fait la rupture avec Dark Knight par son troisième film mais, malheureusement il ne l’a pas fait par son titre. Quand on entend The Dark Knight Rises, on se dit que ce film est la suite de Dark Knight, et non pas qu’il est un élément indépendant qui va développer un nouvel univers, une nouvelle atmosphère, tout en complétant le discours amorcé par Begins et continué par Dark Knight. L’erreur pour moi est là. Or, elle m’apparaît d’autant plus dommageable qu’elle induit deux idées fausses sur ce qu’est en réalité ce film.

 

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Premier problème, et je viens de le dire, c’est que le titre oblige presque obligatoirement pour le spectateur à prendre ce film comme une suite, ou une déclinaison de The Dark Knight. Or, à bien le regarder, je trouve qu’au contraire ce TDKR cherche à s’émanciper de Dark Knight plutôt qu’il ne s’en veut le direct continuateur. D’ailleurs, la démarche est encore plus claire quand on juxtapose non pas les deux derniers films, mais les trois films de la trilogie. Trois films dans lesquels on a trois Bruce Wayne différents. Dans Begins il est un personnage en construction, frondeur, parfois confus, mais déterminé à donner de la consistance et du fond à son personnage de Batman, quitte à sacrifier l’identité de Wayne lui-même. Dans Dark Knight, on a un Wayne plus mûr, adulte, qui n’est plus dans l’affirmation mais dans le questionnement. Il questionne notamment en permanence la légitimité de son héros masqué, à la fois pour lui, ses proches et sa ville. Dans TDKR enfin, on retrouve un Wayne sur le déclin, presque vieilli, détruit, qui se questionne sur sa fin, sur la bonne fin d’un héros. A ces trois Wayne, on pourrait d’ailleurs y ajouter les trois Gotham. La première fait très Gotham des années 30, sauce Incorruptibles, avec ses mafieux, ses majordomes et ses hommes d’affaires du grand krach. La Gotham de Dark Knight a des allures par contre de véritable film noir, ville déshumanisée et désidéalisée, façon Amérique désabusée des années Reagan. Enfin, la Gotham de TDKR a des allures d’Amérique post-11 septembre, d’Amérique post-crise, voir même d’Amérique post-Occupy Wall Street… Bref une Amérique très contemporaine. D’ailleurs, ces trois Gotham ne sont jamais vraiment filmées de la même manière. La première possède beaucoup de plans aériens majestueux, dessinant des lignes glorieuses. La deuxième possède beaucoup de plans au sol, ou pris des toits. Le dernier adopte enfin beaucoup de plans d’ensemble, de plans très lointains prenant la ville dans son ensemble, notamment à la fin. Le crépuscule s’abat d’ailleurs progressivement sur la ville dans Begins ; tandis que The Dark Knight se passe très régulièrement de nuit. TDKR est par contre très lumineux, notamment sur son final… A prendre vraiment les trois films, on se rend compte qu’il a vraiment une articulation en trois temps, chacun ayant son identité et son propos. Avec un titre comme Dark Knight Rises, on incite plus ou moins les spectateurs à ne voir qu’une articulation en deux temps. Dark Knight, et ce TDKR comme étant la suite de Dark Knight.

 

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Or, le paradoxe, c’est qu’à regarder ce TDKR, on se rend compte qu’il ne regarde jamais vraiment vers son prédécesseur. Pire, quand il regarde en arrière, c’est plus pour se tourner vers Batman Begins que vers Dark Knight ! Parce qu’au final, le fond de l’intrigue c’est quand même la Ligue des ombres et Talya al-Ghul ! L’enjeu c’est quand même un retour au questionnement de base posé dans Begins : est-ce que l’existence de Batman et son sacrifice ont rendu Gotham meilleure du temps où Ras voulait l’autodétruire ? Bref, il y a quand même une incohérence profonde entre une intrigue qui renvoie vers Begins et un titre qui semble suggérer qu’on faisait comme si Dark Knight était le seul prédécesseur ! A cela vous allez peut-être me poser deux questions. La première c’est : « Bah pourquoi ne pas avoir fait plus de liens avec Dark Knight aussi ? » C’est vrai qu’ils auraient pu les deux frangins Nolan sur ce coup-là. Maintenant, je ne peux m’empêcher de me dire que le meilleur clin d’œil qui pouvait être fait à Dark Knight aurait été de réutiliser le Joker qui, justement n’avait pas été tué dans le précédent épisode. Seulement voilà, dans mon for intérieur, je pense que la mort d’Heath Ledger a dû changer les plans des frangins. Comment ne pas réutiliser cette pépite de Joker alors que Crane, lui, l’a été. La seconde question que vous pourriez également me poser face à cette critique du titre c’est tout simplement : « Il aurait fallu l’appeler comment alors ? » A cela je répondrai par un lâche « Je ne sais pas moi, je ne suis pas Nolan ! » Mais je pense néanmoins pouvoir affirmer qu’il ne fallait pas réutiliser les termes de Dark Knight… « Batman Rises »  aurait pu être une possibilité, mais au risque ce coup-ci de singulariser le deuxième épisode de la trilogie, le seul à ne pas contenir le nom du personnage éponyme. Cela aurait donné à Dark Knight les allures d’un Stand Alone et l’idée qu’il est presque à sortir de la paire Begins –Rises qui eux se répondent. Le plus simple aurait peut-être tout simplement, pour entériner l’individualité de chaque entité, de le nommer avec des éléments pleinement singuliers, qui ne renvoie ni au premier ni au second. A suivre la logique du titre actuel, « Rise », qui apparait d'ailleurs sur certaines affiches américaines, aurait pu être pour moi une solution. Même chose pour l'autre accroche observable sur ces affiches : « The Legend Ends ». Deux titres qui, à mon sens, auraient été tout aussi accrocheurs et au final peut-être plus efficaces par rapport à la démarche du film que ce choix tiède qui semble avoir été pensé pour satisfaire les producteurs : The Dark Knight Rises... 

 

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Arrivé à la fin de ce second temps de mon article, certains pourraient se demander à quoi bon avoir disserté si longtemps sur ce titre… Eh bien justement parce que je pense qu’une bonne partie des sceptiques doivent leurs réserves à l’idée préconçue qu’ils s’étaient faite de ce TDKR avant d’aller le voir en salle. « Dark Knight Rises ? Ah super la suite de Dark Knight ! j’adore ce film. Je suis curieux de voir comment va évoluer cette Gotham noire et ce qu’il va advenir du Joker… » Je caricature bien sûr, car beaucoup savaient que le Joker n’étaient pas de la partie, mais je pense qu’au fond de beaucoup de personnes, ils sont allés voir TDKR en pensant à Dark Knight, voire même en voulant du Dark Knight ! Mais en même temps, avec un titre pareil, difficile de leur reprocher ! Et à ceux qui diront que le titre n’a rien à voir là-dedans, que tout le monde savait pertinemment – quoi qu’il arrive – que ce film était de toute façon la suite de Dark Knight, je leur répondrai qu’à mon avis, ils n’ont pas été si nombreux à aller voir Dark Knight en attendant la suite de Begins. Je pense que la plupart y sont allés en voulant voir un Batman, point barre. On pourra alors dire que l’erreur de Nolan a été de ne pas vouloir faire du Dark Knight bis, les gens auraient peut-être été plus heureux. A cela je répondrais encore : Dark Knight est Dark Knight parce qu’il est unique et singulier. Si Nolan s’était plié à cet exercice, ses mêmes détracteurs se seraient surement plaints du manque d’originalité du troisième opus. Non, décidemment non, pour moi l’erreur a été de ne pas annoncer, de ne pas dire – ne serait-ce que par le titre ! – que ce Batman là, lui aussi, allait être différent, unique. Or, franchement, quand on se décide à prendre ce dernier opus pour un film qui a son entièreté, indépendamment de ce que furent ses deux prédécesseurs, je trouve que ce TDKR a son univers, a sa logique, a son propos et qu’ils sont loin d’être inaboutis ou sans cohérence. J’annonce même : si on prend ce TDKR pour ce qu’il est, pour ce qu’il raconte et pour ce qu’il montre, pour moi on ne peut que tomber sous l’évidence de la rigueur de Nolan. Or, je pense qu’une fois qu’on a compris ce que voulait faire Nolan, les imperfections citées plus haut n’en sont plus, elles deviennent juste… des choix.

 

 

La plume, la pioche et le métronome…

 

 

« Olala ! » vous dites-vous surement. « Pas des imperfections, mais des choix… Je sens la mauvaise foi pointer le bout de son nez dans cette dernière partie ! » Chères lectrices, chers lecteurs, je peux totalement vous comprendre. Sûrement vous attendez-vous d’ailleurs à voir déballer dans les lignes qui suivent toute une série d’explications vaseuses dans le seul but de vous ranger à ma perception des choses plutôt que de vous fier à la vôtre. Face à une telle idée, je vous répondrai tout de suite que je ne cherche pas forcément à vous ranger à ma perception, mais juste vous proposer un autre point de vue sur la question. A mon sens, Nolan n’écrit pas ses films en se souciant prioritairement de la logique factuelle. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas accorder d’importance à des aberrations factuelles comme celles évoquées plus haut, j’entends par là que ce ne sont pas des aberrations si, comme Nolan, on décide de regarder le cinéma autrement.

 

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Trois films qui peuvent résumer la démarche du cinéaste nolanien : Following, Memento, Inception.

 

De Following à Inception, en passant par Memento, Nolan l’a démontré : la façon qu’il préfère et qu’il juge la plus jouissive pour parcourir un film n’est pas de suivre le déroulement logique des faits, mais un déroulement logique de pensée. Dans Following, ce qui compte, ce n’est pas de savoir si le personnage principal va s’en sortir ou non, ce qui compte c’est de comprendre comment il a pu en arriver là. Le but est de comprendre le cheminement du personnage, pas des évènements. Idem pour Memento : le montage à l’envers n’est pas là pour faire gadget, il permet au spectateur d’assimiler le mode de vie de ce pauvre Leonard Shelby, homme amnésique qui cherche à s’accrocher à quelques brides de mémoire. A ce titre, Inception est même peut-être le film où la démarche de Nolan est la plus assumée : aucune part de l’intrigue n’a de réalité intrinsèque tant qu’on ne comprend pas qui pense cette réalité ni pourquoi. Chez Nolan, ce n’est pas les évènements qui décident de la logique du personnage, mais bien le personnage qui décide de la logique des évènements. Pour la trilogie Batman, on est dans la même veine. Le cœur du propos n’est pas Gotham, ni l’Amérique, ni l’arrivée d’un super-vilain que l’on subit : le cœur c’est Bruce Wayne. Tout émane de Bruce et des actions de Bruce dans ces films : la mort de ses parents qui résulte de sa peur durant la représentation à l’opéra ; l’apparition de super-vilains masqués qui résultent d’une réaction des bandits à l’arrivée d’un justicier masqué en ville, et enfin même la vengeance de Talya – élément central de l’intrigue de TDKR – qui résulte du meurtre de Ras par Bruce. Ainsi, ce film, est pensé autour de son personnage, et les intrigues qui se construisent autour de lui n’ont qu’un seul but : révéler le personnage. Il en va de même de l’univers, des opposants, des choix de réalisation et du rythme du film. Explications…

 

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Le cœur de la démarche, c’est donc faire dire quelque-chose de ce personnage qu’est Batman. A regarder Begins et Dark Knight, on se rend compte que le choix de Nolan est tout fait : ce qui intéresse Nolan dans Batman, c’est la nature même du héros. Batman est d’ailleurs l’un des rares super-héros qui ne disposent d’aucun superpouvoir : c’est un homme comme vous et moi, comme Nolan… Sa nature de super-héros, il l’a tient donc de son attitude, de sa posture, de son identité… Qu’est-ce qui amène donc un être ordinaire à adopter une posture extraordinaire ? …L’envie ? Pour Nolan, ccertainement pas. Dans l'esprit du cinéaste anglais, ce statut de héros ne peut être atteint que par un haut niveau de sacrifice personnel, et il ne peut se tenir par le simple souci de gloire. C’était la démarche de Begins : montrer que personne n’aurait envie d’être un héros. Le héros est celui qui ose lutter contre la fatalité. Or, dans Begins, Nolan a l’air de dire que Wayne est devenu un héros hors-norme parce qu’il avait un besoin – et non une envie – hors-norme de changer le monde. Il est riche, il est puissant, il est influent, et pourtant il ne peut rien contre le pouvoir de la peur, il ne peut rien contre la misère qui est toujours susceptible de régénérer des Joe Chill en puissance capables de déstabiliser jusqu’à un Wayne. Sentiment d’impuissance, culpabilité, peur : trois éléments viscéraux de la genèse de Batman. Wayne créé Batman parce qu’il souffre. Wayne créé Batman car c’est sa catharsis, son seul salut… Dark Knight, de son côté, ne fait que développer l’idée. Qu’est-ce qu’un héros ? Réponse du film : quelqu’un capable de se sacrifier. Alors que toute la ville « croque » par peur, en se disant qu’il y en aura bien un autre pour céder à la pression derrière et rendre tout sacrifice inutile, Batman montre qu’au contraire, aucun sacrifice n’est inutile. Le cas des deux bateaux piégés l’a d’ailleurs bien démontré : tout le monde espérait ou attendait de l’autre     qu'il commette l’irréparable. Finalement, il en a suffi d’un seul pour stopper la spirale et pour que personne n’ose assumer derrière le rôle du lâche. Un seul a suffi pour donner l’exemple… comme Dent a suffi pour devenir un exemple pour tous… et cela grâce justement à un autre sacrifice – véritable celui-ci – celui de Batman. TDKR n’est que l’accomplissement de cette logique d’écriture. Que reste-t-il à faire au héros quand il a accepté de sacrifier sa propre identité au profit de celle du héros ; qu’il a sacrifié son amour pour Rachel, qu’il est allé jusqu’à sacrifier son honneur et sa propre image en acceptant de porter la responsabilité des crimes de Double-face ? TDKR semble avoir trouvé la question finale que se pose tout héros qui est allé aussi loin dans son parcours initiatique. Cette question serait la suivante : « Comment un héros doit-il en finir ? »

 

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TDKR se lance directement avec un Batman qui n’a plus de raison d’être. Dans le second opus, sa légitimité était déjà remise en cause, mais le mal persistait. Dans TDKR le mal semble dissout et la question semble posée en ces termes : « à quoi bon vivre en soldat quand la guerre est finie ? » Or, le dilemme se présente à Bruce de la façon suivante : sa mission accomplie, Wayne peut dire adieu à Batman. Cependant, sans Rachel et sans famille, Wayne n'a plus rien ni personne. Finalement, la seule chose qu'il reste de Wayne après tant de sacrifices, c'est Batman lui-même. D’où ce paradoxe : l’apparition d’un nouveau mal est la fois ce qui redonne vie à Wayne (il reprend l’entrainement, il sort à nouveau) mais cette vitalité se fait au prix de celle de sa ville, Gotham. C’est peut-être parce qu’il ne sent d’ailleurs aucune issue que Wayne est peut-être animée par une pulsion de mort, et qu’Alfred sent. « Savoir trouver sa fin… » tout l’enjeu d’un héros ainsi que celui d’une trilogie... Or, il m’apparait assez évident que dans ce TDKR, comme dans Begins, et comme dans Dark Knight, que les événements et méchants n’apparaissent dans l’intrigue que pour confronter le héros à cette question. Le retour de la Ligue des ombres a des allures de bilan. Le cycle est prêt à reprendre : Talya détruit tout ce que les Wayne ont édifié comme son père l'avait tenté avant elle. Batman est-il prêt à reprendre le combat ? Est-il prêt à amorcer une nouvelle boucle qui semble sans fin ? Or, à voir l'apathie que présente Wayne dans ce TDK face à la destruction de son empire, ou bien voir encore son usure face à Bane lors du combat de milieu de film, le pauvre Bruce semble effectivement prisonnier de sa figure de héros. Il y a presque l’idée que le héros, une fois héros, ne peut survivre comme idée qu’au prix du sacrifice perpétuel de sa propre vie, jusqu'à l'usure… Et l’opposition de Bane et de Talya ne semble avoir été écrite que pour révéler cette idée. Qu’importe finalement qu’il s’agisse de Bane ou de Talya, qu’ils veulent faire sauter une bombe ou répandre un gaz… Tout ça n’est qu’accessoire. Qu’importe qu’on sculpte au maillet ou à la pioche : ce qui compte c’est le geste de l’artiste pour donner sa forme à l’œuvre. Sous la plume de Nolan – des Nolan ! – le fait n’est pas une finalité, juste un outil.

 

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Faut-il donc entendre par là que, par ce point de vue, je justifie tout ? La réponse est non. De toute façon, Nolan non plus ne délaisse pas tant que cela la logique des faits. Je disais que les choix de Bane ou de Talya n’avaient que peu d’importance. Dans le principe d’écriture oui, mais dans la pratique nolanienne, non. Contrairement à ce que beaucoup pensent, Nolan semble avoir apporté  beaucoup d’importance à ne pas s’approprier Batman. Oui, la nature du héros le fascine, c’est cette démarche qui l’a fait aller vers Batman. Mais il semble avoir été hors de question de faire de Batman SON personnage. Batman ne lui appartient pas : il a une identité forgée par de multiples contributeurs et une existence qui se fait au travers de tous ceux qui lisent, voient, aiment l’homme chauve-souris et participent ainsi à le faire exister dans la culture populaire. Nolan n’est donc pas venu imposer SON Batman, mais plutôt proposer SON point de vue sur cette icône de l’imagerie collective. Ainsi, afin de ne pas déconnecter son œuvre du mythe, afin que son regard conserve sa pertinence, Nolan a associé aux exigences de la plume du psychanalyste les exigences de la pioche de l’archéologue. J’ignore si tout le monde a bien pris le temps de s’en rendre compte mais, sur ces trois épisodes, et notamment ce dernier, Nolan est allé déterrer des éléments qui datent jusqu’aux premiers Batman ! Nolan ne construit son œuvre qu’avec des éléments préexistants, venant de toutes les périodes et de tous les contributeurs de Batman. On pourrait bien sûr parler des ennemis comme des évènements secondaires : la relation de Wayne avec Talya ; le combat de Batman contre Bane qu’il perd ; la vertèbre déplacée, le puits de Lazare dont il faut sortir, la bombe aux lueurs vertes qui rappellent justement des dispositifs utilisés par Ras al-Ghul dans les comics, j’en passe et des meilleurs… Nolan ne pète pas le dos de Wayne par cohérence des faits, il le fait pour raccrocher son film à tout un univers préexistent. Quel gain si cela créé un risque d’incohérence derrière ? Pour le néophyte rien. Pour celui qui est intéressé par l’univers de Batman, la référence faite va réveiller un souvenir, lui faisant prendre conscience durant le film de toute l’étendue de la galaxie Batman. Mieux encore, il incite parfois même à redécouvrir ou même à découvrir (ce fut mon cas par exemple) l’histoire de l’homme chauve-souris à travers les âges de la bande-dessinée. Et le plus fort, je trouve, c’est qu’en plus, ça donne encore plus de sens aux exhumations régulières qui sont faites de ce Batman issu tout droit des années 1930. En se raccrochant au passé en permanence, et à l’évolution du bonhomme, Nolan fait la plus belle démonstration que l’homme chauve-souris est vivant et qu’il est encore pleinement d’actualité. Un passage pour moi résume d’ailleurs toute la pertinence de la démarche : l’attaque de la bourse. C’est à la fois un clin d’œil au fait que Batman soit née aux temps de la crise de 1929, et qu’il s’est développé comme un symbole de l’idéal américain mis à mal face à la réalité des choses et des évènements. Mais c’est aussi un magnifique ancrage dans l’actualité, celle de la crise de 2008 et du mouvement Occupy-Wall Street. Ainsi TDKR peut aussi bien se vanter d’être un film rétrospectif qu’il peut se gausser d'être un film qui interroge la réalité.

 

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Et puis il y a le dernier élément. Elaborer un point de vue : oui. Ancrer ce point de vue sur son objet d’étude dans le dénaturer : oui aussi. Reste la dernière étape et dernière préoccupation de Nolan : « Transmettre. » Or Nolan n’est pas littéraire, c’est un cinéaste. Il n’est pas un réalisateur français pour qui seul compte l’alignement des mots sur le script. Nolan est de ces artistes qui parlent par l’émotion, la sensation, la vibration. Alors que d’autres se seraient arrêtés là dans leur démarche, Nolan est un homme qui définit aussi son intrigue et les évènements qui la composent en fonction d’un tempo, d’une musicalité qui doit pénétrer le spectateur en son entier. Ce n’est pas un intellect qu’on cherche à convaincre avec Nolan, c’est un individu qu’on cherche à SENSIBILISER. Ainsi, le film est aussi monté comme une partition. Le socle de l’envolée finale est posée dès le départ : la question de la « disparition » de Batman ; le

s espoirs florentins d’Alfred ; la recherche d’une nouvelle identité (et donc nouvelle vie) de Catwoman opposée à la Miranda Tate qui ancre Wayne dans son identité de Wayne. Rien ne tombe sans avoir été prévenu : tout est fait pour sensibiliser le spectateur sur le déchainement final. Wayne couche un peu vite avec Miranda ? C'est peut-être vrai. Mais on s’en fout. Miranda n’est là que pour incarner l’un des premiers choix qui s’offrent à Bruce après la fin de vie de Batman : redevenir Wayne, comme avant. Aurait-il fallu s’étendre sur ce sujet pour rendre  cette relation plus crédible, plus charnelle ? Oui, on aurait pu. Mais pour Nolan, c'est non. Le sujet c’est Batman et ses choix. La possibilité est posée, on pourrait s'y attarder, mais pour Nolan le choix est fait : pour lui la sensibilisation est passée  auprès du spectateur, ce dernier le développera comme il le veut dans son esprit. En attendant une seule préoccupation demeure : le rythme. De même, les échanges avec Selina Kyle ont pu paraître un peu trop concis ? Qu’importe ! Selina incarne l’autre alternative : reconstruire une nouvelle identité après Batman ; abandonner les tourments de Wayne avec l’identité de Wayne lui-même. Robin a semblé démasquer un peu trop rapidement le vieux Bruce ? C’est vrai. Mais on ne va pas non plus s’attarder sur la question. Lui aussi apporte son alternative : l’appui, voire la relève. Quand la mélodie est lancée, il ne faut plus l’interrompre. La sortie du puits est un moment fort du film, il ne faut surtout pas faire retomber la tension. Qu’on retrouve immédiatement le Wayne ressuscité prêt à en découdre – et rasé de près ! – pour que le spectateur continue de surfer sur la vague ! Wayne s’est-il téléporté ? Wayne a-t-il utilisé un couteau ou un rasoir électrique pour se faire une beauté ? Nolan estime que ce n’est pas sa priorité. Entre le rythme et les détails, Nolan prend pour parti que le rythme prévaut, et que ses spectateurs ne sont encore pas trop cons, qu’ils se douteront ce qu’il s’est passé entre les deux temps que séparent cette ellipse. Après, il y aura peut-être des grognons face à ça qui se sentiront bousculés. Je comprends. Mais s’il les avait ménagés, c'est moi que Nolan se serait alors mis à dos. Moi le spectateur qui aime qu’on m’emporte. Nolan a choisi son camp : il a choisi de faire du Nolan. Il a privilégié le rythme à la méticulosité des détails. Manque de rigueur ? Non… Choix. Et franchement, pour un film qui dure 2h40, je trouve qu’il est bien rare de voir autant de réflexion dans chacun des plans, autant de précision dans l’agencement de chacun des effets. Alors oui, c’est sûr, il a fallu constituer quelques artifices de narration pour tout raccorder, comme Bane qui intègre la Ligue des Ombres par exemple, ou bien Robin qui se retrouve avec un nouveau patronyme, mais encore une fois, chacun de ces choix se justifient par rapport à la démarche d’ensemble. Sur ce point, il est toujours possible de dire qu’on aurait pu faire autrement. Mais Nolan a choisi sa façon de faire, sa façon de sentir et de mener la chose. Résultat : on n’a pas de film creux, tiède ou fade. On a un film entier. On n’aime ou on n’aime pas. Mais moi je dis que, rien que pour cela, il serait quand même dommage de bouder l’un des rares films de ces dernières années qui s’ose à une œuvre aussi creusée, investie et surtout – je l’affirme – cohérente.

 

 

Conclusion : une belle fin pour le Batman nolanien ?

 

 

Vous l’aurez compris, à la question de savoir si TDKR est la fin que méritait la trilogie du Batman nolanien, je répondrai à 100% par l’affirmative. Je me doute bien qu’il y aura bien encore quelques sceptiques pour me reprocher d’avoir balayé ainsi d’un revers de la main les multiples critiques qui pouvaient être faites : à ceux là, je les invite à lire ou à écrire des commentaires. De mon côté, en tout cas, je sais que ce n’est pas Marion Cotillard ou une vertèbre magique qui vont me priver du plaisir enivrant que j’ai eu à voir ce film. J’ai su tolérer Kathie Holmes dans Batman Begins, je saurais supporter une mort foireuse dans TDKR. Oui cela pouvait sembler prévisible, codifié, intellectuel, mangeant à tous rateliers, le fait est néanmoins qu’il y avait du contenu. La preuve : on en parle. Après, si je n’ai pas su vous convaincre de donner à ce Batman une deuxième chance, temps pis. Mais si au fond vous êtes un amoureux du chevalier noir ou un un sympathisant du cinéma généreux et que votre première vision de ce TDKR vous a un peu refroidi, j’espère que vous saurez donner une seconde chance à ce film, ni honteux, ni méprisant, ni fait par-dessus la jambe. Aller voir Iron Man 3 mérite-t-il vraiment plus le coup que de retenter le coup de Dark Knight Rises ? L’avenir nous le dira mais le plaisir vient parfois des redécouvertes de richesses mal connues plutôt que d’espoirs illusoires de nouveauté. Je pense aussi que ce plaisir aura également plus de chance de venir d’une réelle audace pas forcément partagée plutôt que d’un faux consensus. Après tout, le chapitre du chevalier noir nolanien est désormais clôt, mais le principe d'une légende n'est-elle pas justement d'être éternelle ?…

 

 

 

Note : Pour ceux qui aiment lire les commentaires. Sachez que les deux premiers commentaires de cet article ont été postés sur cette page au moment où celle-ci accueillait la page d'accueil. Ils n'ont donc aucun lien avec l'article en question. Je les ai néanmoins conservés car c'est à partir de là que je me suis dit qu'il fallait vraiment que j'écrire cet article que vous venez de lire !  

 

 

 

 

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