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17 février 2007 6 17 /02 /février /2007 20:22

L'année 2006 est close déjà depuis de nombreuses semaines et je n'ai pas pu échapper aux inévitables bilans de la part des mes amis cinéphiles, bilans qui ont d'ailleurs tendance à ressurgir avec l'avènement imminent des Césars ou autres Oscars ! Alors, allons-y ! Je me lâche à mon tour en vous proposant mon petit classement de 2006 avec les quelques réserves qui s'avèrent nécessaires. Tout d'abord, il semble bon de préciser que ceci est un classement à l'affect, et certainement pas en fonction de la valeur des films ! Il me paraît aberrant de s'essayer à un classement objectif de films qui n'ont pas les mêmes prétentions ou ne suscitent pas les mêmes sentiments... Aussi me suis-je contenté d'un simple classement sur 10 et j'ai complété par les quelques autres oeœuvres marquantes de l'année sans les classer. A mes yeux, un classement qui va au-delà de 10 commence à perdre de son sens. Mais bon, au final je pense que tout le monde s'accordera pour dire que ce compte en fin de compte, c'est de se remémorer des films qui nous ont marqués, et j'espère que ce classement des films de 2006 saura remplir ce modeste rôle… Bonne lecture à vous...

 

 

 

Top 10

 

 

1.  La science des rêves  

A mes yeux, c'est incontestablement le film de l'année. L'inventivité visuelle et scénaristique de ce film, autant que ce sens merveilleux du montage, font que l'on nage constamment dans un autre monde, entre rêve et réalité. Difficile à vrai dire de résumer le film tant il est à vivre comme une expérience nouvelle et hors du commun. Troublant, émouvant, voire presque déstabilisant : cette Science des rêves est un pur chef d'oeœuvre pour son incroyable capacité à sortir des conventions et ainsi mieux saisir le vrai au travers de cette fable à la limite du sensé.

Sacha Bourdo, Gael Garcia Bernal et Alain Chabat. Gaumont Columbia Tristar Films Gael Garcia Bernal et Charlotte Gainsbourg. Gaumont Columbia Tristar Films Alain Chabat et Gael Garcia Bernal. Gaumont Columbia Tristar Films

Pour par la petite histoire, je ne suis pas du genre à me complaire dans les mondes imaginaires mais, quand je suis sorti de ce film, je me suis soudainement retrouvé sur le parking du cinéma sur lequel quelques kékés se faisaient des wheels avec leurs bagnoles tunées. J'avoue qu'à cet instant, le retour à la réalité fut très douloureux et je regrettais bien fort cet univers magique et transcendantal de cette Science des Rêves J !

 

 

2.  Le nouveau monde  

Encore une fois un film qui sait sortir des sentiers battus pour notre plus grand plaisir. Toutes les conventions hollywoodiennes sont oubliées pour mieux toucher à la pureté. Terrence Malick avait déjà su montrer avec sa précédente Ligne Rouge qu'il excellait dans ces univers antithétiques : où le rêve savait surgir au milieu de la barbarie des hommes.

Colin Farrell. Metropolitan FilmExport Colin Farrell. Metropolitan FilmExport Christopher Plummer. Metropolitan FilmExport

Ici, à l'image de ces colons un peu perdus, nous nous égarons dans cette féerie si douce qui nous berce tout le long du film, nous suivons les danses envoûtantes de la caméra et de la belle Q'orianka Kilcher pendant plus de 2 heures. Il n'y a au fond pas vraiment d'histoire ni d'intrigue dans ce Nouveau monde, juste un univers à vivre, à sentir, à frémir. je sais que ce genre d'expérience pourra en dérouter plus d'un, mais pour ma part, je trouve tellement merveilleux que des réalisateurs s'osent encore à oublier les conventions pesantes pour ne penser qu'à l'onirisme et la pureté qu'au final je ne peux que m'enivrer face à cette trop rare expérience de cinéma total.

 

 

3.  Le labyrinthe de Pan  

Dans un style tout à fait différent de ses deux prédécesseurs, il ressort également de cette année 2006 ce prodigieux Labyrinthe de Pan. Là encore, ce qui m'a touché le plus dans ce film c'est cette démarche atypique qu'adopte Guillermo Del Toro mais qui a de quoi toucher en plein coeur. Alors que toutes les féeries du moment au cinéma se sentent obligées de jouer dans des registres très guimauves, ce Labyrinthe de Pan sait revenir aux traces oubliées de Lewis Carroll, où la féerie sait se conjuguer avec panache à du fantastique gothique.

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/36/23/74/18477337.jpg http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/36/23/74/18614531.jpg http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/36/23/74/18468579.jpg

Del Toro y parvient magnifiquement en juxtaposant à l'univers fantasmagorique du Faune, la dure réalité de la Guerre Civile espagnole. Le réalisateur castillan s'était déjà risqué à ce genre d'alchimie avec l'échine du diable mais, avec ce Labyrinthe de Pan, il a trouvé la sainte pierre philosophale. Le contraste est saisissant, entre féerie et réalité, entre enchantement et drame, l'atmosphère unique de cette fable nous touche au plus profond de notre être et sait réveiller en nous des sentiments jusque là endormis. Je n'ai pas peur des mots, ce Labyrinthe de Pan est un véritable chef d'œuvre tant il sait jouer des contrastes pour servir une émotion grave et forte à la fois, une émotion vraie.

 

 

4.  Le samouraï du crépuscule  

Pour moi ce film fut la véritable surprise de cette année, mais quelle surprise ! Jamais un hommage au vieux cinéma japonais n'a été aussi juste à mon sens. On retrouve aussi bien dans ce Samouraï du crépuscule la sobriété et la justesse des films d'antan que ce dynamisme et cette force du cinéma nippon moderne.

Hiroyuki Sanada. CTV International Hiroyuki Sanada et Min Tanaka. CTV International CTV International

Certes, les amateurs du cinéma en provenance du pays du soleil levant seront sûrement ceux qui apprécieront au mieux ce film d'une grande finesse artistique, mais les autres sauront aussi prendre plaisir à cette histoire à la fois juste et poignante, de ce samouraï sur le déclin, incroyablement interprété par l'imperturbable Hiroyuki Sanada. Une vraie merveille de pureté.

 

 

5.  Le prestige  

Au fil de ses films, Christopher Nolan a su devenir un de ces auteurs qu'on attend, avec les inconvénients que cela peut porter. Ah ça ! Il fut critiqué ce Prestige, et pas toujours avec le dos de la cuiller ! Pourtant cette opposition entre magiciens a vraiment de quoi séduire, ne serait-ce que pour son ambiance belle époque, ne serait-ce que pour ce concept assez faramineux entre deux magiciens, ou bien ne serait-ce encore que pour la présence du merveilleux David Bowie.

Hugh Jackman et Christian Bale. Warner Bros. France Michael Caine. Warner Bros. France Christian Bale. Warner Bros. France

Mais bien plus qu'un film plastique, ou bien un film d'ambiance, ce Prestige vaut son pesant d'or pour toute la réflexion qu'il mène sur la place du mystère et du secret dans le spectacle, mettant ainsi son propre film en abîme jusqu'à la révélation finale. Bref, ce serait une belle erreur de juger ce film comme une production hollywoodienne un peu farfelu et ne pas chercher plus loin que le bout de son nez, car ce film est réellement somptueux, aussi bien sur la forme que sur le fond. Mais je ne m'étend guère plus : ceux qui ne l'ont pas vu se devront de rattraper cette gageure, ceux qui au contraire se sont déjà exposé à ce Prestige ne pourront que se rendre à l'article que j'ai déjà consacré à ce film brillant.

 

 

6.  The Fountain  

Même si, comme pour son précédent Pi, ce dernier film de Darren Aronofsky témoigne d'une certaine austérité, ne le rendant ainsi pas accessible à tous, il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'une œoeuvre entière et sincère qui ne peut laisser indifférent l'amoureux du cinéma.

Hugh Jackman et Rachel Weisz. TFM Distribution Rachel Weisz et Hugh Jackman. TFM Distribution TFM Distribution

Certes, il manque parfois de sobriété, de limpidité, même parfois de subtilité, mais ce Fountain dégage une énergie peu commune, celle des films faits avec le coeœur. D'ailleurs, en ce qui me concerne, plus je le vois et plus je l'apprécie, plus je sais le prendre pour ce qu'il est plutôt qu'à ce que je m'attendais qu'il soit. Voici donc un film qu'on ne peut décemment esquiver, tant l'atmosphère dramatique, visuelle et musicale est intense et unique à la fois.

 

 

7.  Paprika

 

Les 10 premières minutes sont totalement transcendantales : entre l'incroyable inventivité visuelle de l'animation de Satoshi Kon et la musique psychédélique de Susumu Hisawara, c'est tout simplement la meilleure introduction de toute la filmographie de 2006.

Rezo Films Rezo Films Rezo Films

Ce qui fait la force de Paprika, et qui le rend inégalable, c'est sa façon de tirer partie du film d'animation : jamais ce film n'aurait pu être envisageable en prise de vue réelle, et rien qu'en cela, c'est somptueux. Après, bien évidemment, comme toutes les oeuvres de réalisateurs qui se livrent sans limites créatives, il y a un risque d'étourdisselent ou de rejet pour ceux qui sont habitués aux films bien normatifs. Mais pour les autres, pour les aventuriers du septième art, l'étape Paprika s'impose !

 

 

8.  Marie-Antoinette

 

Il pourra y avoir certaines critiques au niveau du traitement de l'histoire de France, mais à mes yeux elles ne sont pas justifiées au regard de la démarche de Sofia Coppola qui cherchait avant tout à dresser le portrait d'une femme.

Kirsten Dunst et Jason Schwartzman. Sony Pictures Entertainment Kirsten Dunst. Sony Pictures Entertainment Kirsten Dunst et Jason Schwartzman. Sony Pictures Entertainment

Certes, le sujet est connu et maintes fois traité par Coppola – celui de la jeune femme en plein mal-être, celui de devenir une femme, avec toutes les contraintes sociales que cela implique – pourtant le film parvient encore à nous émerveiller et à nous séduire. Dunst est parfaite, la réalisation d'un éblouissant raffinement et le propos sait nous inspirer jusqu'à la dernière minute. Une belle perle en somme.

 

 

9.  April Snow

 

Certes, je n'avais mis que 3 étoiles sur 4 possibles dans ma critique Allociné et pourtant, bien que je persiste dans cette notation, je considère qu'April Snow fait partie des grands films de 2006. J'ai beau lui reprocher cette deuxième moitié de film qui perd en intensité, mais le reste m'a beaucoup trop bouleversé pour ne pas le classer parmi les meilleures sensations de l'année.

Pretty Pictures Pretty Pictures Pretty Pictures

Encore une fois, c'est la délicatesse et la grande sobriété du cinéma d'auteur coréen qui a su avoir raison de moi : cette trame au fond assez banale est vraiment magnifié par le sens de la mesure de Jin-Ho Hur, et on ne pourra nier non plus le rôle majeur joué par cette musique enivrante de bout en bout. Un film inégal et perfectible donc, mais qui sait toucher par bien des moments une grâce quasi-divine. Un film qu'il ne faut donc pas ignorer à mon sens.

 

 

10.  Le secret de Brokeback Mountain

 

Sorti en tout début d'année, beaucoup d'autres blogueurs ont eu tendance à oublier ce Brokeback Mountain, ce qui est pourtant bien injuste aux vues de la qualité de ce remarquable chef d'œoeuvre d'Ang Lee. J'ai beau ne pas être un grand fan du cinéaste taïwanais, j'avoue avoir été ici conquis par autant de justesse et de sobriété dans l'émotion.

Heath Ledger et Jake Gyllenhaal. Pathé Distribution Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway. Pathé Distribution Heath Ledger et Jake Gyllenhaal. Pathé Distribution

Cette performance est autant à l'honneur de l'artiste que le sujet était savonneux : le résultat n'en est que plus fort. Un chef d'œoeuvre qui, a mes yeux, méritait bien plus l'oscar que le pourtant très bon Collision.

 

 

Mais aussi…

 

 

 

 Little Miss Sunshine  

Chaque année il y en a un : un petit film sans prétention qui sait renverser les hiérarchies établies. Cette année ce rôle revient sans aucun conteste à ce Little Miss Sunshine, au fond bien classique dans son fond, mais qui sait incroyablement séduire par la fraîcheur de son humour ou encore la limpidité de l'interprétation. Vraiment un grand moment génialement simple.

 

 

 La méthode  

Un film malheureusement passé inaperçu dans nos salle alors qu'il était brillamment construit. Ce suspense en huis-clos au coeœur d'un recrutement sadique de cadres d'entreprise est grandiosement mené jusqu'à sa fin qui sait mettre la touche d'aigreur qu'il faut pour marquer durablement.

 

 

 Les fils de l'homme  

Un très bon film d'anticipation, genre qui semble malheureusement tomber en désuétude en ce moment. L'histoire sait séduire, l'interprétation sait convaincre et, enfin et surtout, la réalisation sait surprendre notamment par des moments d'anthologie comme cette scène de guerilla urbaine en plan séquence de près d'un quart d'heure. En lui souhaitant bonne chance pour les Oscars : somptueux.

 

 

 Azur et Asmar  

Un film pour lequel j'ai eu du mal au départ, mais qui a vite su m'enivrer tant il a renvoyé au placard ces codes surannés du film d'animation d'aujourd'hui. Avec l'ambiance des vieux contes d'antan, des théâtres d'images d'une autre période, cet Azur et Asmar a su se donner des allures intemporelles et universelles. Un spectacle pour tous qui saura toucher tout à chacun.

 

 

 V pour Vendetta  

Il a tendance à s'effacer des mémoires aussi ce V, pourtant il a su revigorer une année 2006 qui était jusqu'alors bien terne. Original, magistralement construit, et surtout brillamment interprété, cette adaptation de comic-book est de loin la plus élaborée et la plus réussie de l'année.

 

 

 Les infiltrés  

Un bon retour au source pour ce Scorsese qui a su donner à ce pal Infernal Affairs la dimension qu'il se devait de prendre. Un polar froid et somptueux, un film qui risque fort de donner à Scorcese ce qui lui manque depuis si longtemps : sa petite statuette dorée...

 

 

 Isolation  

Alors qu'on nous a cassé les oreilles avec les sanguinolentes Colline à des yeux, Saw ou autre Grudge, il y avait cet Isolation qui, bien que jouant dans la cour des petits, a su faire frémir comme ont su le faire les plus grands. C'est bien simple : avec une simple histoire de ferme malsaine et de vaches douteuses, le film parvient à nous mettre dans un sacré malaise qui en a marqué plus d'un. Je le conseille vivement : ce film ne doit pas tomber dans l'oubli.

 

 

 C.R.A.Z.Y.  

Encore un film qui su marquer cette année 2006 ce C.R.A.Z.Y...… Même si au fond il n'est pas très original dans son propos et même parfois maladroit dans certaines allégories douteuses, il n'en reste pas moins un film fort qui sait marquer les esprits par sa sincérité et son authenticité. …Et cela nous montre aussi qu'il n'y a pas que Cronenberg, Egoyan ou autre Natali chez nos chers cinéastes canadiens…...

 

 

 Cars

 

Difficile de ne pas le citer tant les productions de dessins-animés en images de synthèses furent nombreuses et sans substance cette année ! Ce Cars a su relever la barre dignement avec un visuel à couper le souple mais surtout un univers de rêveries d'enfance comme on n'ose même pas se les imaginer. Un film fait avec beaucoup d'argent donc, mais un film qui surtout a été fait avec le cœoeur. Un très spectacle qu'on ne se lasse jamais de voir et de revoir, en somme encore un chef d'œuvre de PIXAR !

 

 

 Miami Vice

 

Difficile de ne pas citer le dernier Michael Mann parmi ces films de 2006. Certes, ce Miami Vice n'est pas le plus réussi de ce personnage atypique du cinéma hollywoodien, mais il n'en demeure pas moins un splendide spécimen de ce que le père de Heat sait faire à la perfection : ce genre presque impensable qu'on pourrait qualifier de blockbuster d'auteur…...

 

 

 Inside Man

 

Lui aussi il est passé en catimini dans les salles alors que la distribution incroyable de ce film, couplé à la malice du scénario pouvait lui garantir une large publicité. Certains diront que cet Inside Man est au fond une histoire de casse bien classique, moi je l'ai plutôt ressenti comme une démonstration magistrale de mise en scène dont découle une intrigue qui sait tenir en haleine et rassasier les cinéphiles que nous sommes. Un film du cru 2006 qu'il ne faut donc pas négliger à mon sens.

 

 

 OSS 117 : le Caire, nid d'espions  

Zi last but not list –- difficile de ne pas le considérer parmi les fleurons de l'année 2006 -– cette véritable farce que fut OSS 117. J'avoue que je n'avais pas cru que le cinéma français soit capable d'autant de second degré et de subtilité dans son humour et la surprise n'en fut que plus grandiose. Bref, sans trop m'étendre et pour épiloguer brièvement : il ne me semblait pas concevable d'évoquer les films de 2006 sans évoquer ce brillant OSS !



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