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3 janvier 2008 4 03 /01 /janvier /2008 20:28

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Parce que finalement ça ne mange pas de pain, voici donc comme pour l'année précédente un petit classement personnel des sorties cinéma de l'année 2007. Bien sûr, il est utile de rappeler que ce classement a été élaboré totalement à l'affect puisque, de toute manière, il me semble bien illusoire de faire preuve d'une once d'objectivité quand il s'agit de cinéma. Comme à mon habitude, je n'ai pas trop l'intention de me perdre dans un classement à rallonge : je vais me limiter à un top 10, puis à la douzaine d'autres films qui à mes yeux ont mérité le déplacement, mais sans les avoir classé pour autant. Bref, j'espère que ce classement saura remplir son petit rôle, celui de vous faire repérer les quelques films notables qui vous ont peut-être échappés ! Comme à l'habitude, n'hésitez pas à faire part de vos éventuelles réactions, qui sont toujours les bienvenues...

 

Top 10

 

1.http://images.allocine.fr/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/62/79/84/18739743.jpg After the Wedding

J'ignore si cet article écrit en 2007 connaîtra des lectures régulières au fur et à mesure du temps. J'ignore aussi si les quelques uns qui l'avaient lu en 2007 y sont revenus entre temps... Si je me pose cette question, c'est que cette première place de ce top 2007 est un peu particulière. Pendant de nombreuses années, cet article ne citait même pas ce film pour la bonne et la simple raison que je ne l'avais pas vu. Ce n'est en effet qu'en 2011 que j'ai découvert ce bijou de Suzanne Bier. Le coup de coeur fut immense sur le coup, et plusieurs mois encore après, visionnages après visionnages, mon sentiment se confirme. Vous l'avez donc compris, vous qui lisez cet article après 2011 : bien que je n'ai pas retouché le reste de mon article dans le fond, je me suis permis malgré tout d'y intégrer cet After The Wedding après coup. ET comme vous pouvez le constater, je n'ai pas trouvé d'autres places que la première pour traduire le rang qu'il occupe dans mon esprit.

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/62/79/84/18651805.jpg http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/62/79/84/18807922.jpg http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/62/79/84/18807928.jpg

Alors certains se diront peut-être que, parce que je l'ai découvert plus récemment, l'émotion est plus fraiche que celle qu'avait fait naître les autres films de ce Top... C'est vrai, je me suis moi-même posé la question. Seulement voilà, pour avoir revu ces films de nombreuses fois, et parfois récemment, je ne peux que me rendre compte d'un fait : si ma passion pour les autres films cités dans ce Top 10 est restée intacte, celle pour ce film de Suzanne Bier les surpasse toutes. Alors du coup, pour ceux qui sont intrigués par la chose, vous pourriez légitimement vous poser une question : mais qu'a-t-il de plus cet After the wedding ? Qu'est-ce qui le rend si fort et puissant ? Eh bien, justement, cette question je me la pose sans cesse tant cela me parait reposer sur rien. Malgré tout, pour avoir vu un autre film de la belle Suzanne dernièrement, il me semble que j'ai trouvé un élément de réponse.

 http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/62/79/84/18807930.jpg http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/62/79/84/18807931.jpghttp://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/62/79/84/18807925.jpg

"Jacob Petersen a voué sa vie à la construction d'un orphelinat en Inde. Mais l'établissement est menacé de fermeture. Un donateur, Jorgen, lui demande alors de rentrer au Danemark pour effectuer la transaction financière. Arrivé sur plance, Jorgen l'invite au mariage de sa fille qui a lieu le lendemain. Lors de la cérémonie, Jacob comprend que sa présence n'est pas sans raison..." Voilà comment Allociné présente l'intrigue du film. C'est vrai que, dit comme ça, on peut s'attendre à un vieux mélo à deux sous. A dire vrai, d'un point de vue scénaristique, on en est effectivement jamais loin, à une subtilité près néanmoins ; une subtilité qui à mon sens fait toute la différence. D'une part il y a une réalisation de Suzanne Bier très vivante qui permet la construction de personnages et de situations subtiles. Or, dans la mélo, c'est vraiment la subtilité qui fait la grâce d'une oeuvre. Et le pire, c'est qu'après avoir dit ça, je ne trouve plus rien d'autre à dire pour vous inciter à découvrir ce bijou si ce n'est déjà fait. car oui, pour moi, tout l'art du film est là. Bref, vous l'avez compris, si les propos que je tiens à l'égard de ce film vous intrigue, il n'y a donc plus qu'une chose à faire : le découvrir ! (...en VO de préférence, c'est un conseil !)

 

 

 

 

2. 18761582.jpgPersepolis

A mes yeux c'est incontestable : Persepolis est véritablement l'expérience novatrice de l'année 2007. Oui, j'emploie bien le terme d'expérience car il me semble à en discuter avec mes camarades cinéphiles qu'avec le recul, beaucoup ne retiennent au final de ce film que l'aspect « discours humaniste sur l'Iran ». Certes, Persepolis c'est aussi cela, mais ce n'est que l'aspect visible de l'iceberg. A ne retenir que cela, on perd de vue l'essence même de l'oeuvre, ce qui fait d'elle un film vraiment à part. En effet, on en vient presque à l'oublier, mais Persepolis est un film d'animation, et pas n'importe quel film d'animation. Alors qu'on aurait pu penser avant de voir ce film que cette animation rudimentaire en noir et blanc serait un handicap à compenser par une histoire vivante et captivante, on se rend compte qu'en fait il n'en est rien.

Diaphana Films. Diaphana Films Diaphana FilmsDiaphana Films

Loin d'être un handicap, cette animation est au contraire le véritable point fort du film. Loin d'être rudimentaire, elle est d'une incroyable subtilité. Elle joue remarquablement des nuances, sait alterner avec justesse les dessins simplistes à ceux plus sophistiqués, si bien qu'au final la forme parvient à transcender le propos, qu'il s'agisse aussi bien des drôleries de la jeunesse de Marjane, que de l'incroyable force évocatrice des scènes d'émeutes ou de guerre. Bref, une remarquable réussite. Enfin il y a aussi ce ton. On parvient à nous rendre cet Iran familier en prenant le parti d'avoir recours à des doubleurs français, en insistant sur des dimensions universelles plutôt que sur des particularismes qui auraient pu en freiner quelques uns. Ainsi, l'immersion est totale et l'efficacité au rendez-vous. On est touché sans être apitoyés, révoltés sans être désemparés, bref, on n'est plus tout à fait le même en sortant de ce film, et ça, c'est la marque des chefs d'oeuvre...

 

3. 18765090.jpgLe scaphandre et le papillon

Parmi mes grands coups de coeur de l'année, ce Scaphandre et le papillon n'a pas été le moins décrié par la critique. Rien d'étonnant à vrai dire avec un sujet aussi périlleux, qui plus est déjà abordé il y a peu par Mar Adentro. Pourtant, j'avoue avoir du mal à comprendre un tel déchaînement de la part de certains tant la démarche apparaît honnête et - je trouve - remarquablement pudique. Alors qu'avec un tel sujet, il aurait été facile de jouer la carte du pathos et de l'émotion apitoyante, Julian Schnabel a pris le parti de l'exploration et de la compréhension. Avec une introduction d'une remarquable efficacité, ce Scaphandre nous invite avant tout à un voyage intérieur, sachant tirer de l'oeuvre originale toute l'universalité qui se dégage d'une telle expérience.

Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner. Pathé Distribution Mathieu Amalric et Marina Hands. Pathé DistributionMathieu Amalric et Emmanuelle Seigner. Pathé Distribution

Nul doute, ce Scaphandre sait émouvoir, mais émouvoir d'une émotion pure. Il ne s'agit pas d'apitoiement ici, ni même de compassion. Le film touche parce qu'il parvient malgré tout à sonder le plus profond de la nature humaine, il parvient à mettre le doigt sur un ressentiment profond qu'il ne nous est pas toujours évident d'identifier. Or, si cette expérience est rendue possible, c'est certes grâce aux talents conjugués de Mathieu Amalric, Niels Arestrup ou autre Isaach de Bankolé, mais c'est aussi et surtout grâce à cette science de la mise en scène que Schnabel parvient véritablement à tirer la substantifique moelle de ce récit. Nul doute à mes yeux, ce film est une véritable réussite.

  

 

4. 18708574.jpgLa vie des autres

Cette histoire d'espionnage politique aux derniers temps de la RDA avait de nombreuses occasions de sombrer dans le plaidoyer facile et lourd. Pourtant, à l'image du Scaphandre dans un registre différent, cette Vie des autres m'a fait vivre un grand moment de cinéma tant elle parvient à éviter avec brio tous les récifs propres à ce genre de film. Les héros ne sont pas forcément ceux que l'on pense et l'expression de l'héroïsme est ici présentée sous une toute autre forme que celle qu'on nous présente d'accoutumée... Le film n'en est que plus authentique, l'aventure humaine n'en est que plus touchante.

Sebastian Koch et Martina Gedeck. Océan Films Ulrich Mühe. Océan FilmsUlrich Mühe. Océan Films

Le gros point fort de cette Vie des autres me semble vraiment résider dans cet aspect plutôt que tous les autres. je suis ressorti de là avec ce souffle qui nous habite lors des grandes épopées alors qu'il s'agit là avant tout d'un film d'atmosphère. Si cette alchimie unique parvient à se produire, c'est grâce à la subtilité de la démarche, mais aussi à la grande sobriété de la réalisation et l'interprétation splendide de Ulrich Mühe. Ensemble, elles parviennent à inscrire ce souffle épique dans un film qui se veut pourtant infiniment proche du réel. Incontestablement, ce film est une expérience finalement plus à part qu'on ne l'imagine, qui nous fait toucher à quelque chose d'unique. L'un des chefs d'oeuvre que nous a offert cette année 2007, incontestablement.

  

 

5. 18828610.jpgDe l'autre côté

Il est de ces films qui savent tout de suite exposer leur singularité sans qu'on sache pour autant en expliquer les raisons. C'est sans conteste le cas de nouveau film de Fatih Akin, réalisateur qui détient un incontestable talent pour conduire ses intrigues. Nul doute en tout cas qu'il y a bien longtemps que le festival de Cannes n'était tombé aussi juste dans la distribution de ses récompenses, car aussi bien la force du Scaphandre reposait effectivement dans sa mise en scène, celle de cet autre côté réside fort justement dans la remarquable qualité de son scénario. Cette histoire agit finalement comme une sorte de tourbillon : la façon dont elle est organisée fait qu'elle nous emporte lentement puis, plus on s'y engage, plus elle nous emporte inexorablement et avec une force sans cesse croissante.

Pyramide Distribution Pyramide DistributionPyramide Distribution

Mais que sont les moyens mis en oeuvre s'il n'y a rien raconter ? Car en effet, De l'autre côté, c'est aussi et avant tout une histoire, et une histoire incroyablement forte et vivante. J'ai lu dans le classement 2007 de Diane Selwyn, où ce film figure également en bonne position, que cette histoire avait pour elle une portée universelle dans la mesure où c'était avant toute chose une magnifique histoire sur l'amour. Certes, la mise en avant des sentiments d'amour et d'amour-haine est l'une des composantes de cet autre côté, mais je pense pour ma part que ce qui en ressort avant toute chose, c'est plus généralement le rapport à l'autre, qu'il s'agisse de l'incompréhension, du mépris, de la peur, du préjugé, ou bien tout simplement de l'amour effectivement. Ce film touche parce que c'est un film qui appelle à la compréhension, et surtout au rapprochement, pas seulement entre les peuples, mais aussi entre les générations. En somme un message fort pour un film fort. Un incontournable de cette année.

  

 

6. 18776014.jpg Planète Terreur

Il fut bien malheureux que le projet Grindhouse, mené à bras le corps par les amis Tarantino et Rodriguez, ne nous soit finalement pas parvenu en Europe tel quel, en un bloc, et qu'il nous ait été finalement distribué en deux films bien distincts. Il y a eu cependant un peu de chance dans notre malheur, c'est que dissocié d'un Boulevard de la mort un peu moyen, la valeur de ce Planète Terreur, le volet de Robert Rodriguez, n'en a été que mieux mise en avant. Hommage aux films d'horreur de série Z, ce film ne se fixe aucune limite pour ce qui est du gore et du ridicule, et c'est là que se trouve toute la jouissance de la démarche !

Bruce Willis. TFM Distribution Freddy Rodriguez. TFM DistributionRose McGowan. TFM Distribution

Loin de faire n'importe quoi, Rodriguez a su faire preuve d'une grande maîtrise pour donner corps et cohérence à cette incroyable loufoquerie. L'ambiance visuelle est très léchée, d'autant plus qu'elle est soutenue par une bande sonore de très grande qualité, composée d'ailleurs par Rodriguez himself, qui sait fort bien jouer de cuivres endiablés et de vieux synthés qui nous rappellent à tous les grands moments de John Carpenter (la meilleur BO de 2007). Sa galerie de personnages est elle aussi somptueuse, surtout qu'elle va être entraînée dans une série de péripéties totalement abracadabrantesques, et cela pour mon plus grand plaisir. Un grand festival de n'importe quoi, mais surtout, un grand moment parfaitement calibré. Un chef d'oeuvre du genre.

  

 

7. 18750987.jpgSunshine

Il fait encore jaser ce Sunshine, même plusieurs mois après sa sortie au cinéma. C'est bien là le propre des films de Danny Boyle qui, telle une perle irrégulière, peuvent être critiqués pour leurs imperfections, mais tiennent au moins pour grand mérite d'offrir un éclat peu commun. Sur ce point, Sunshine est un pur Boyle : une intrigue à part et une atmosphère des plus particulières. Est-ce que le film sombre sur la fin dans un banal « thriller » futuriste ? Ou bien n'était-ce là qu'un thriller qu'il fallait y voir, et cela depuis le début ? Le débat restera sûrement ouvert pendant longtemps et beaucoup trouveront dans cette hétérogénéité de Sunshine les meilleurs justificatifs pour le rabaisser.

Twentieth Century Fox France Cillian Murphy. Twentieth Century Fox France Twentieth Century Fox France

Pourtant, au-delà de ses irrégularités, ce Sunshine parvient à toucher quelque chose qui relève du dépassement, de la grâce. Les références à 2001 sont nombreuses, et une fois n'est pas coutume, ce film parvient par de nombreux moments à se montrer digne de son modèle. Qu'il s'agisse du passage de Mercure, de la réparation du bouclier, ou bien tout simplement de la contemplation de l'astre solaire, le film est riche de moments qui nous font toucher l'infini. Rien que pour cette expérience, ce film est un incontournable.

  

 

8. Wild Bunch DistributionLa nuit nous appartient

Ceux qui me connaissent ou qui ont lu ma critique de Ghost Rider ou de Hitch pourront penser que la simple introduction de cette Nuit nous appartient avec une Eva Mendes se dandinant lascivement a certainement suffit pour gagner mon estime. Je tiens à les rassurer, ce n'est pas là la vraie (seule) raison de mon engouement pour ce film. J'avoue que je n'avais pas encore eu le plaisir de voir un film de James Gray jusqu'à présent, mais je dois avouer que celui-ci témoigne de remarquables qualités de réalisation.

Joaquin Phoenix. Wild Bunch DistributionJoaquin Phoenix. Wild Bunch Distribution Eva Mendes. Wild Bunch Distribution

A dire vrai, il n'y a dans le fond rien de véritablement original, même si l'histoire a ce petit quelque chose de plus, mais c'est surtout la maîtrise des codes du film noir qui nous amène à sombrer littéralement dans l'obscurité de cette nuit nous appartient. Difficile à vrai dire d'en dire plus une fois que tout cela est dit, car c'est bien là que se trouve toute la force de ce film vraiment appréciable.

 

 

 

 

9. 18772531.jpg Paranoid Park

Comme le disait un grand ami cinéphile, Gus Van Sant n'a pas son pareil pour peindre l'adolescence. Et sur ce point je m'accorde totalement avec lui... Ce côté désinvolte, blasé, à côté de tout... Pour sûr qu'il y ait dans ce film la même fibre que celle qui animait son précédent et remarquable Elephant. Néanmoins, il ne s'agit nullement d'une redite. Il y a dans ce film une part de rêve, de bonne humeur et d'optimisme qu'il n'y avait pas dans dans la Palme d'Or 2003. D'ailleurs, même si cette histoire a ses côtés sombres, on s'amuse toujours de ce regard distancié que porte Van Sant à son intrigue.

Gabriel Nevins. MK2 DiffusionTaylor Momsen. MK2 DiffusionGabriel Nevins. MK2 Diffusion

Finalement ils m'ont vraiment touché ces adolescents de Paranoid Park, et c'est pour leurs imperfections que je les aime. Ils ne sont pas comme ces ados bioniques et aseptisés qu'on nous sert d'habitude dans les séries TV : ces Barbie et ces Ken sortis de nulle part et qui font plus peurs qu'autre chose... Non, les ados de Paranoid Park sont des ados qui ont des boutons, qui aimeraient se sensibiliser au monde parce qu'ils comprennent bien que tout ne tourne pas rond, mais qui n'y arrivent pas concrètement, parce que tout simplement ce n'est pas leur monde... Ce monde, nul doute que c'est Van Sant qui en parle le mieux, et cela fait bien de ce film un incontournable de 2007...

 

 

 

 

10. 18683704.jpgElection 2

Les habitués de cinémas asiatiques n'ont plus besoin qu'on leur présente Johnnie To, l'un des grands noms du cinéma de Hong-Kong, les autres sûrement nageront peut-être en terrain inconnu. Qu'importe ! Cet Election 2 sera mettre tout le monde d'accord. A la base, Election premier du nom est déjà un film de To qui, un peu dans la lignée des films d'un Scorsese, retrace l'histoire des triades de Hong-Kong. L'intrigue se déroule lors d'une crise de succession au sein d'une de ces triades, qui se déroule justement par élection. A vrai dire, au-delà d'un film sur les triades, cet Election premier du nom était aussi et avant tout un film qui savait remarquablement mettre en relief les enjeux de pouvoir.

ARP Sélection ARP SélectionARP Sélection

Election 2 n'en est qu'une plus belle gageure que le premier épisode était déjà très réussi, et que cette suite vient néanmoins en transcender le concept. Sachant remettre en jeu des personnages et des intrigues du premier volet, tout en y apportant une dimension supplémentaire au travers d'un nouveau parrain, Election 2 gagne en subtilité sur le fond autant qu'il parvient à devenir plus brut et plus cru au niveau de la forme. Un vrai chef d'uvre du cinéma asiatique. Un film fascinant.

  

 

 

 

 

è Mais aussi...

 

 

18719097.jpgInland Empire 

Les plus grands adorateurs de maître Lynch et l'ami Coxwell en premier hurleront sûrement de ne pas voir ce film dans le top 10 ! Pourtant, à bien tout prendre, je considère effectivement qu'Inland Empire m'a moins touché que les films cités précédemment. Mais ne nous y trompons pas, ce dernier Lynch n'en reste pas moins une très belle pièce de choix, remarquablement mise en scène, et qui est loin de nous laisser indifférent. En effet, Lynch n'a pas son pareil pour créer des univers expérimentaux hors du commun. Sûrement s'agit-il là d'ailleurs du film où il pousse le plus loin sa démarche. Certains en concluront alors qu'il s'agit logiquement du meilleur Lynch, d'autres (comme moi) regretteront peut-être la dimension jusqu'au-boutiste que peut prendre cet Inland Empire, faisant de lui une expérience parfois trop pesante, voire même un peu longuette. Mais, à dire vrai, le débat n'est pas vraiment là. Le fait est qu'Inland Empire est un film qui prend aux tripes et qui ne laisse pas indemne. Combien de films peuvent se vanter d'un tel qualificatif ?

 

 

18761683.jpgZodiac

On avait connu Fincher très exubérant dans ses Se7en et autre Fight Club, voici avec ce Zodiac leur entière antithèse. En effet, ce qui qualifie bien ce film c'est bien sa remarquable retenue et une très belle sobriété, ce qui ne l'empêche pas bien au contraire d'être un film très direct et très cru. Si Zodiac parvient à séduire, c'est bien avant tout grâce à cela : cette démarche de réalisation qui nous gratifie de quelques scènes véritablement cultes tellement elles se révèlent fortes. Cependant, Zodiac possède une deuxième force véritable, c'est qu'il entend entretenir un suspens en brassant du vide, puisqu'au fond, le Zodiac n'a jamais été retrouvé. La subtilité de la démarche a finalement consisté à nous désintéresser des résultats de l'enquête, pour nous captiver sur le fait d'enquêter en lui-même. C'est là que le film réussit son vrai pari, même s'il nous égare parfois dans quelques longueurs. Enfin, dernier argument en faveur de ce Zodiac qui incitera ceux qui y ont échappé de le découvrir, c'est que ce film est une incroyable mine de références, et souvent très subtiles. Un film pour cinéphile donc, mais aussi pour le grand public qui saura y trouver son compte. C'est ce qui fait la force de ce Zodiac et ce qui fait qu'il mérite amplement qu'on le qualifie de film mémorable.

 

  

18613847.jpg Cashback

Dans un esprit très naïf et innocent, ce Cashback est venu lui aussi apporter sa touche à cette année 2007 globalement maussade. Certains lui reprocheront probablement son côté presque adolescent que ce soit dans sa mièvrerie ou dans son humour, pourtant on peut aussi y trouver là un gage de fraîcheur et d'authenticité. Ce Cashback est un film fait avec le cur et ça se ressent, et il serait au fond bien dommage de passer à côté d'autant de bonne humeur qui plus est si bien mise en forme.

 

 

18821588.jpg Les promesses de l'ombre

Décrié par les adorateurs de Cronenberg pour être un film trop « sage » et peut-être trop conventionnel, ces Promesses de l'ombre n'en restent pas moins un film remarquablement maîtrisé qui parvient à transcender l'histoire qu'il porte à l'écran. Oui, c'est vrai, on peut peut-être regretter que pour cette cuvée 2007 le grand David n'ait pas poursuivi son exploration du rapport à la chair auquel il est pourtant si attaché, pourtant il y a dans ces Promesses de l'ombre un aspect rétrospectif du parcours de Cronenberg, du moins d'un point de vue purement formel. Ceci peut suffire à mes yeux pour qu'un adorateur du grand maître prenne un grand plaisir à ce film. Pour les autres, les quelques réticences s'estompent et il ne leur restera qu'un pur bijou à l'état brut qu'ils ne pourront que savourer.

 

  

18709675.jpg Ratatouille

Je ne peux m'empêcher de penser à Brad91 en écrivant ces lignes concernant Ratatouille. L'ami Brad considérait effectivement, dans son article sur ce film, que le gros problème des dessins animés Pixar d'aujourd'hui était de penser avant tout aux adultes plutôt qu'aux enfants. Je ne peux m'empêcher d'avoir deux réactions à cela en voyant la perle de Bird. D'abord ce serait un « Et alors cher Brad ? » C'est vrai après tout : ce film est tellement subtil dans son propos, malin dans sa façon de le présenter, et surtout gonflé de référence et de détails totalement succulents, où se trouverait finalement le problème ? Ensuite ce serait probablement un « Trouve-moi un gosse qui n'aime pas ce film », car l'histoire me semble justement permettre différents degrés de lecture pour être apprécié par tous. Non seulement le film est sublime visuellement (Pixar excelle sur ce point), mais en plus il parvient à toucher au plus profond, peut-être pas notre âme d'enfant, mais du moins notre innocence.

 

 

18708679.jpg Exilé

Difficile de ne pas citer l'autre Johnnie To de cette année 2007 après ce splendide Election 2. A ce sujet, cet Exilé est peut-être d'ailleurs plus abouti d'un point de vue formel que son prédécesseur. La scène d'introduction est absolument anthologique et fait d'ores et déjà partie des grands classiques du cinéma. On notera aussi d'autres scènes de légende que ceux qui ont vu Exilé ne peineront guère à identifier. Pourtant, et c'est finalement le seul bémol, il est dommage que tout ce remarquable savoir-faire n'ait pas été mis au service d'un propos plus élaboré et plus original que cela. Mais n'en perdons cependant pas l'essentiel, cet Exilé mérite pleinement le détour et doit être vu comme un véritable chef d'oeuvre.

 

 

18712330.jpg Bug

C'est le retour en grâce de William Friedkin avec ce Bug. Huis clos remarquable, qui ne se déroule en tout et pour tout que dans une toute petite bicoque perdue dans le désert, Friedkin étale tout son génie en ne faisant reposer les ressorts de son intrigue que sur l'étrange relation qui se tisse entre deux personnages assez particuliers chacun dans leur genre. Partant du plus simple pour construire progressivement une remarquable psychose, ce Bug est, non seulement un très bon moment à passer, mais aussi une très grande leçon de cinéma.

 

 

18754166.jpg Spider-man 3

Probablement le film le plus attendu de l'année, voire même de l'année précédente ! Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que Sam Raimi n'a pas eu peur de faire le choix de la complexité et du risque pour ce troisième opus des aventures de l'homme araignée. Certes, le début pédale un peu dans la semoule, mais très vite, à partir de la merveilleuse apparition (grand moment de l'année 2007) de l'homme des sables, le film parvient à tisser (héhé ! Spider-man... Tisser... Bon d'accord, je sors) un remarquable jeu d'interaction entre ces trois super méchants et l'ami Peter Parker. Raimi, même pas grisé par le succès, n'en a pas oublié l'état d'esprit qui fait la réussite de la saga et nous sert un film qui a sa personnalité et qui parvient à remplir sa mission de la plus efficace des manières. Le film grand spectacle de l'année, incontestablement !

 

 

18702769.jpg Molière 

Je l'avais vraiment aimé la première fois dans les salles obscures, je l'ai adoré la deuxième fois en DVD. Nul doute, Molière m'apparaît avec le recul comme un magnifique petit bijou d'humour et cela, il n'y a pas à en douter, grâce à un somptueux jeu d'acteurs et d'actrices, où Duris, Luchini, Baer et Morante savent conjuguer leurs talents pour cette pièce détonante et remarquable de subtilité.

 

 

18767969.jpg Hot Fuzz

Dommage qu'il peine tant à se lancer ce film de l'équipe qui avait réalisé le magique Shaun of the dead, car il finit littéralement sur les chapeaux de roues et procure un plaisir incroyablement jouissif. Finalement, un peu à l'image de son prédécesseur, cet Hot Fuzz fonde son succès sur son esprit bon enfant, son esprit décalé et, avouons le, une bonne part de savoir-faire. Ce film fut vraiment un bon moment de cette année 2007.

 

 

18737111.jpg 300

Difficile de revenir sur ce film en seulement quelques lignes tellement je me suis déjà étendu sur le sujet. Néanmoins, je crois qu'on peut résumer l'incroyable efficacité de ce 300 au fait qu'il semble ne s'être posé aucune limite. Les scènes de combat sont démesurées, la violence et le propos ne sont en rien modérés par un quelconque souci de respecter une certaine norme morale. En ressort donc un spectacle bestialement jouissif, qui rend magnifiquement honneur à la BD dont il s'est inspiré.

 

 

18771156.jpg Naissance des pieuvres 

Dans un registre bien différent, cette Naissance des pieuvres a su aussi joliment se faire remarquer. Jouant sur le registre de l'innocence des expériences d'adolescents, ce film parvient à capter une certaine grâce et finit par toucher grâce à la justesse, l'honnêteté, et la sobriété de son ton. Une belle découverte pour cette année 2007.

 

 

18749680.jpg Le vieux jardin

Passé plus ou moins inaperçu, ce Vieux jardin n'en demeure pas moins un film qui a su marquer sa différence. Il y est parvenu à la fois grâce à des personnages de caractère au parcours atypique, mais aussi et surtout grâce à l'ambiance particulière et envoûtante de la Corée des dernières décennies. Un film plus que bon à découvrir.

 

 

18784916.jpg Transformers 

Il y avait bien longtemps qu'Hollywood ou quiconque d'autre n'avait pas su nous offrir un spectacle visuel d'action aussi jouissif. Alors qu'on part quand même de la mise à l'écran d'une gamme de jouets très caricaturale dans son genre, Michael Bay parvient pourtant à en tirer un spectacle qui assume totalement son statut et qui sait mettre les formes pour sublimer ce trip testostéroneux auquel il entend se livrer. L'incroyable réussite visuelle du film, la maîtrise rigoureuse de Bay, et la légèreté qu'apportent les personnages interprétés par les jeunes Shia LaBeouf et Megan Ward, font de ce Transformers une remarquable réussite dans un registre malheureusement trop souvent malmené. J'en conclue donc qu'il serait bien dommage de s'en priver pour de banals préjugés sur les films grand spectacle américain ou sur son réalisateur Michael Bay.

 

 

18697663.jpg Le Serpent

Comparé à un Ne le dis à personne qui a rencontré un grand succès pour finalement pas grand-chose, je trouve que ce Serpent est bien passé inaperçu quand on voit la qualité de ce polar très noir et très bien mené. Cela pourra paraître classique à un bon nombre, mais cette intrigue est remarquablement bien menée par un Yvan Attal qui maîtrise incontestablement son sujet. Un film de 2007 qu'il ne faut donc pas oublier, loin de là !

 

 

18780032.jpg Les Simpson : le film

Difficile de conclure ce bilan de l'année 2007 sans évoquer ce grand évènement pour tout fan de cette série américaine à rallonge : Les Simpson sur grand écran ! Il fallait oser, surtout après tant d'années de succès sans avoir décidé de franchir le pas. Même si on pourrait regretter le fait que ce film ne soit qu'au fond un long épisode d'une heure et demie, on ne peut quand même s'empêcher de rire à gorge déployée tant la richesse de l'humour est présente. Le tout manque au final un peu d'épique certes, mais on peut aussi se dire que c'est une très belle introduction pour une éventuelle suite bien plus osée !

 

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  • : Exilé d'Allociné mais la motivation reste intacte ! Par ce blog j'entends simplement faire valoir notre droit à la libre-expression. Or, en terme d'expression, celle qui est la plus légitime est celle des passions. Moi, je suis passionné de cinéma, et je vous propose ici mon modeste point de vue sur le septième art, en toute modestie et sincérité, loin de la "bien-pensance" mondaine. Puisque ce blog se veut libre, alors lisez librement et commentez librement. Ce blog est à vous...
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